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Chapelle de Montempuy. Entre Loire et Allier, à quelques kilomètres au sud-ouest de Decize, la petite commune de Saint­Parize-en-Viry conserve les vestiges d’un ancien prieuré clunisien. Cet ancien prieuré de Montempuy (Mons in Podio) est mentionné pour la première fois dans une bulle du pape Urbain II datée de 1099. Il dépendait du prieuré de Souvigny, dans l’Allier, distant d’une quarantaine de kilomètres. En 1848, dans l’Almanach de la Nièvre, Georges de Soultrait mentionne qu’il ne reste de « cet établissement religieux, [que] l’église et une partie des bâtiments claustraux ; le tout formant un carré, couronnant un petit mamelon, au milieu des bois ». Les bâtiments claustraux, au sud de l’église, étaient en très mauvais état lorsque Georges de Soultrait les visita ; il n’en subsiste que peu de choses aujourd’hui.  Quant à l’église, bâtie au milieu du XVIe, elle conserve encore un pan de mur de l’église romane primitive. L’église de Montempuy, entourée aujourd’hui de bâtiments agricoles et de quelques habitations, est orientée et se compose d’ une nef assez large, de trois travées et d’un chevet à pans. La façade possède encore une certaine élégance malgré des mutilations. On devine le portail en anse de panier, orné  de  moulures  prismatiques qui s’ouvrait entre deux contreforts d’angle très saillants. Ce portail qui sera sans doute restitué à l’occasion d’une restauration avait été transformé pour une utilisation plus agricole de l’édifice. Au-dessus et au milieu de l’ancien portail, se trouve un oculus surmonté sur le côté droit d’une sorte de niche dans laquelle est suspendue une petite cloche. La façade est couronnée par un pignon pointu dont le bas des rampants est décoré d’une sculpture représentant un corps d’animal accroupi doté d’une tête de monstre. Le mur nord de la nef, qui est celui de l’église primitive, possède deux anciens contreforts plats au-dessus desquels on distingue deux fenêtres très étroites aujourd’hui aveugles. Ce mur nord, épaulé par deux contreforts, dont un à retrait identique à ceux qui encadrent le portail, est percé d’une fenêtre trilobée. Quant au mur sud de la nef, il est épaulé par deux contreforts particulièrement saillants, identiques à ceux du mur nord, et il est percé par deux fenêtres trilobées; de ce côté, une petite porte carrée à moulures est surmontée d’une table de pierre calcaire dont l’inscription est effacée. Le chevet à trois pans est épaulé par deux contreforts massifs et percé par trois fenêtres. Celle du milieu possède encore des meneaux flamboyants d’une belle facture. À l’intérieur de l’édifice, la nef et le chœur sont couverts de croisées d’ogives à moulures prismatiques avec liernes, séparées par d’épais doubleaux, retombant sur des culs-de-lampe délicatement ciselés sur le mur antérieur de la nef et sur des colonnettes engagées dont les bases moulurées reposent sur des socles polygonaux pour le reste de l’édifice. Des auteurs du XIXe s. ont pu rapporter qu’autre fois les nervures étaient peintes en rouge et les culs-de-lampe en bleu et or. Vendue comme Bien National pendant la Révolution, l’ancienne église de Montempuy a été transformée et dépouillée de toutes ses richesses. Ainsi, un très beau retable en pierre polychrome du XVIe s. provenant de l’église de Montempuy avait été transporté, au cours des années 1870, dans la chapelle du  Bon  Pasteur  à Dornes  distant  d’environ 10 km. Classé Monument Historique le 20 avril 1913, ce retable a été malheureusement transféré par ses propriétaires dans le département de Saône-et-Loire en 1987. La Sauvegarde de l’Art français a accordé 40 000 F en 1998 pour la restauration des contreforts.

  1. C.

 

 

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