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La chapelle Saint-Joseph se trouve sur la rive ouest de la baie de Paopao, sur l’île de Mo’orea, en Polynésie française. Cette petite chapelle, érigée en 1873 à l’origine à Papetoai, a été déplacée à Pihaena en 1929, puis
à proximité du village de Paopao en 1948. Elle est un lieu symbolique de l’influence croissante de l’Église catholique sur l’île. En plus de son histoire complexe, elle abrite une œuvre unique du peintre suédois Peter
Heyman, qui témoigne de l’intégration de la culture polynésienne dans des représentations religieuses traditionnelles.

L’œuvre 

L’œuvre peinte par Peter Heyman en 1948, intitulée La Fuite en Égypte, est un témoignage original de la rencontre entre l’art chrétien et la culture polynésienne. Cette oeuvre représente la Sainte Famille fuyant vers l’Égypte, mais avec des visages de Polynésiens, ceux des paroissiens locaux. Elle est peinte directement sur un bardage de bois, dans un style inédit à l’époque, avec des personnages bibliques placés dans un fare, une maison traditionnelle polynésienne. En arrière-plan, le paysage caractéristique de Mo’orea avec ses montagnes se mêle à cette scène religieuse, apportant une touche locale inédite. L’oeuvre a été réalisée sur l’initiative du père Daniel Egron et fut approuvée par le pape Pie XII, devenant ainsi un symbole de l’adaptation de la foi chrétienne aux réalités culturelles locales.

La restauration 

Cependant, la peinture est aujourd’hui en mauvais état, menacée par l’action des termites et la dégradation du bois. Le support en bois, fragile, montre des fissures, tandis que la peinture s’écaille par endroits, mettant en danger la couche picturale. Bien que restaurée une première fois en 1998, l’œuvre nécessite aujourd’hui une intervention plus profonde pour stopper sa détérioration. Un traitement contre les termites et d’autres champignons est nécessaire, tout comme la consolidation des parties peintes. Une restauration professionnelle permettrait de préserver ce tableau unique, qui est à la fois un témoignage
artistique et un symbole du patrimoine religieux de la Polynésie Française.

Le Château Hagen, situé en Nouvelle-Calédonie, est une propriété historique qui appartenait à la famille Danton. En 1998, la Province Sud a acquis ce bien et en a fait un lieu de conservation important. L’édifice est
un symbole du patrimoine local, et il abrite divers objets d’art, dont une tapisserie attribuée à la fabrique d’Aubusson. Ce château constitue un véritable témoignage de l’histoire calédonienne, mêlant la culture
européenne et les spécificités locales.

L’œuvre 

La tapisserie, probablement datée de la fin du XVIIIe siècle et attribuée
à la prestigieuse fabrique d’Aubusson, représente une scène champêtre
animée par des arbres et une rivière. Mesurant 286 cm de longueur et
250 cm de largeur, elle est doublée d’une toile de lin cousue, ce qui
témoigne de sa robustesse et de son originalité. L’œuvre, qui a été soigneusement entreposée et restaurée par la suite, présente quelques signes de dégradation. Le haut de la tapisserie avait été cloué avec des clous en fer rouillé avant sa restauration, et certaines parties de l’œuvre ont souffert des effets de l’exposition à la lumière, ce qui a altéré les coloris, notamment les tons rouges. Le motif champêtre, encore bien visible, confère à cette tapisserie une valeur patrimoniale unique.

La restauration

La tapisserie nécessite plusieurs interventions de conservation pour
garantir sa pérennité. Tout d’abord, le nettoyage de la tache de peinture
acrylique visible sur la surface doit être effectué avec précaution.
Ensuite, des consolidations des déchirures, particulièrement au niveau
des bords et des fleurs fragilisées, sont nécessaires. Les points de
couture doivent être refaits à l’aide de fils grand teint non acides. Enfin,
le stockage de l’œuvre, actuellement enroulée dans un tissu, doit être
amélioré : la tapisserie doit être placée sur un rouleau en matériau non
acide et être protégée de la poussière pendant sa conservation.