Arboussols-Marcevol (66) Eglise Nostra-Senyora de las GradasAprès restauration. Crédits : Fabrice Bouley, économiste de la construction (mars 2022)

En mars 2022, les travaux de restauration extérieure de l’église Nostra-Senyora-de-las-Grades de Marcevol se sont achevés. Porté par les maires successifs et par les habitants du hameau, ce projet est un exemple tant pour sa mobilisation croisée de financements publics et privés que pour la qualité de la restauration de ce site remarquable remontant au XIe siècle.


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Genèse d’un sauvetage

Après une série de tremblements de terre en 2000, des premiers travaux de consolidation des contreforts avaient été réalisés. Mais l’église nécessitait une restauration complète : elle était fermée au public depuis 2009 en raison de l’instabilité de la voûte et des contreforts. Etienne Surjus, alors maire de la commune, a construit un ambitieux projet de sauvetage et s’est adjoint, pour cela, l’expertise de Bruno Morin, architecte du patrimoine, et Fabrice Bouley, économiste de la construction.

L’église en 2015, avant les travaux de restauration de l’enceinte et du chevet

Mais la première étape de cette ambitieuse entreprise était de monter un plan de financement viable pour la petite commune de 124 habitants. Grâce aux aides qu’elle est parvenue à mobiliser auprès de la Direction Régionale des Affaires Culturelles, de la région Occitanie et du département des Pyrénées-Orientales ainsi qu’aux financements de la Fondation du Patrimoine et de la Sauvegarde de l’Art Français, le village a pu ramener à une proportion supportable sa part de financement.

Les travaux en décembre 2021

 

« Nous avons avec le Conseil Départemental et l’Architecte des Bâtiments de France des relations privilégiées et un réseau coresponsable et solidaire. Nous sommes des compagnons de route des élus ! »

Paul Estienne, délégué de la Sauvegarde pour les Pyrénées-Orientales

« un bon chapeau et de bonnes bottes » !

Réalisée en 2019 avec le soutien de la Sauvegarde de l’Art Français, l’étude préalable a révélé l’état préoccupant des murs de l’église et de son enceinte : « un véritable gruyère » selon Etienne Surjus.

C’est que les élévations de l’église, autant que celles de l’enceinte, avaient subi l’affront du temps et des intempéries : les enduits étaient dégradés, les joints creusés, tant et si bien que les maçonneries présentaient un inquiétant phénomène de décohésion. Quant à la couverture en tuile canal, posée au mortier, elle avait subi d’importantes infiltrations d’eau qui menaçaient la stabilité des voûtes maçonnées.

C’est ainsi qu’a été établi un plan de sauvetage en deux phases : la première correspondant aux travaux extérieurs de consolidation des maçonneries et de réfection de la couverture ; la deuxième aux travaux de maçonnerie intérieure et de réfection des sols, de restauration du mobilier, d’électricité et d’éclairage.

Avec l’accompagnement fidèle de La Sauvegarde, le chantier très attendu a pu démarrer en 2020.  Ce ne sont ainsi pas moins de quarante sacs de chaux qui ont dû être coulinés à l’intérieur des murs, et en particulier de l’arc triomphal, pour stabiliser l’édifice.
Encadrés par Bruno Morin et Fabrice Bouley, les travaux ont été exécutés par l’entreprise Bourdarios, dans le respect de la tradition.

Le petit joyau catalan, protégé par l’écrin de sa ceinture défensive, a retrouvé toute sa superbe.

Désormais hors d’eau et hors d’air, l’église attend encore que soit réalisée la deuxième tranche de travaux pour réouvrir enfin ses portes…

Vue depuis le toit de l’église sur l’ancien Prieuré de Marcevol (classé M.H), avec en fond le pic du Canigou.

« C’est une réussite, c’est très beau. Construite sur la roche, l’église s’intègre très bien dans son environnement, perchée sur le rocher face au Canigou »

Etienne Surjus, ancien maire

Nostra-Senyora mise à l’honneur pour le centenaire de la Sauvegarde

En décembre dernier, les équipes de Télématin étaient à Arboussols pour le centenaire de la Sauvegarde. Dans une chronique en direct, Etienne Surjus, ancien maire qui a permis de démarrer le projet, et Alexia Monteillet, cheffe de projet qui a suivi le chantier à la Sauvegarde, ont présenté ce projet emblématique des actions soutenues par la fondation.