les bureaux de la sauvegarde ont récemment accueilli des étudiants de la Sorbonne et de Stanford dans le cadre de la campagne « Le Plus Grand Musée de France », une initiative offrant aux jeunes l’opportunité de s’engager concrètement dans la préservation d’œuvres d’art locales.

Lancé en 2013, « Le Plus Grand Musée de France » permet à des étudiants d’identifier des œuvres en péril et de réunir les fonds nécessaires à leur restauration. Dans ce cadre, les différents groupes ont présenté celles qu’ils avaient repérées et échangé avec le comité scientifique pour définir leur plan d’action.

Ce comité réunit notamment Bénédicte Gady, directrice du musée des Arts décoratifs ; Mathieu Deldicque, directeur du musée Condé ; Olivia Voisin, directrice des musées d’Orléans ; Olivier Zeder, directeur des études du département des restaurateurs de l’INP ; et Christine Gouzi, maître de conférences à l’université Paris-Sorbonne, tous présents ce soir-là. Cette réunion marque le début d’un parcours où chaque initiative contribuera à la protection du patrimoine artistique français.

Des trésors bien cachés

Le premier groupe a fait découvrir plusieurs œuvres remarquables : trois huiles sur toile et un meuble liturgique.

  • Le Martyre de saint Laurent de Jean Renaud Meliand (début XIXᵉ siècle, église Saint Laurent à Nogent-le-Rotrou).
  • Saint Dominique face aux Albigeois (XVIIᵉ siècle, anonyme, église Saint-Saturnin à Blois).
  • L’Apparition de saint Vincent de Paul (deuxième moitié du XIXᵉ siècle, anonyme, chapelle Saint-Louis de la Salpêtrière à Paris).
  • Un lutrin (XIXᵉ siècle, église Saint-Georges à Rochefort-en-Yvelines).

Les étudiants ont détaillé l’histoire de chaque pièce, analysé leur état de conservation et évalué les devis de restauration. Si le tableau de Blois a particulièrement retenu leur attention, le comité a recommandé de solliciter un devis plus complet.

Peintures religieuses à Auvers-sur-Oise

Le groupe suivant s’est penché sur des huiles sur toile conservées à l’église Notre-Dame-de-l’Assomption d’Auvers-sur-Oise. Parmi elles figurent L’Assomption de la Vierge (1772) de Jean-Louis Barrère (ou Barère) et L’Immaculée Conception (dernier quart du XIXᵉ siècle, anonyme). Toutes deux sont des copies partielles de toiles célèbres, et L’Assomption est, de surcroît, classée au titre des monuments historiques.

Les étudiants ont dit leur préférence pour le tableau de Barrère, qui présente des déchirures et des cloques nécessitant une intervention rapide. Le comité a toutefois souligné que le devis initial était sous-évalué. C’est ainsi que l’on apprend le métier de conservateur !

Saint Dominique face aux Albigeois (XVIIᵉ siècle), anonyme, huile sur toile.
L’Assomption de la Vierge (1772), Jean-Louis Barrère (ou Barère), huile sur toile.
Le Martyre de saint Étienne (1935), fresque de Jeanne Peguillan, dite Mademoiselle Jane.

Un corpus féminin

Enfin, le troisième groupe a donné à voir des créations variées, allant de sculptures comme les bustes féminins de Charles Nizet à l’art funéraire avec le monument sépulcral d’Adèle Gallien. Mais c’est la fresque de Jeanne Peguillan, dite Mademoiselle Jane, intitulée Le Martyre de saint Étienne, qui a captivé l’assistance. Réalisée en 1935, cette peinture orne l’un des murs de l’église Saint-François-de-Sales à Clamart. Fait notable : Mademoiselle Jane a transposé l’épisode biblique à l’époque moderne.

Le choix des étudiants s’est porté sur cette fresque, non seulement pour sa qualité picturale, mais aussi pour la possibilité de soutenir une paroisse aux moyens limités. Le comité a approuvé leur décision, rappelant que Clamart constituait autrefois un lieu favorable à l’activité des artistes femmes.

Les conservateurs de demain

De nouvelles restaurations sont déjà prévues, et toute l’équipe de La Sauvegarde de l’Art Français a hâte de suivre leur évolution. Grâce à l’expérience unique du « Plus Grand Musée de France », ces étudiants pourraient bien devenir les conservateurs de demain.

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« LE PLUS GRAND MUSÉE DE FRANCE » 2023-2024

Les jeunes engagés pour le patrimoine