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L’église est placée sous le même vocable que la cathédrale de Saintes. Une belle statue en bois stuqué de saint Eutrope représente l’évêque mitré, assis, un livre sur le genoux, enseignant.
La première mention d’Agudelle est antérieure à 1116 : Rainulfe Barbotin et Impérie, sa femme, font alors don à l’abbaye de Fontevraud de tous leurs droits sur la forêt d’Agudelle. À cette date, Fontevraud cède à Lambert, qui fondera bientôt l’abbaye de la Couronne, ses biens situés dans la forêt d’Agudelle et qui comprennent déjà une chapelle. Ces dons sont confirmés, les années suivantes, par l’évêque de Saintes. C’est ainsi que, dès l’origine, Agudelle est une dépendance de l’abbaye de la Couronne.
Datant du XIIe s., cette église entourée de son cimetière est située au milieu du bourg. Longue de 20 m, elle comprend cinq travées éclairées par des ouvertures très ébrasées (dont le cintre est parfois souligné d’un bandeau cannelé ou d’une frise peinte) ; ces travées sont soutenues et scandées extérieurement de contreforts. Les trois premières travées constituent la nef ; une travée forme le chœur, et une dernière l’abside à chevet plat ; celui-ci est éclairé par une large fenêtre de style gothique flamboyant, qui dispense une lumière généreuse.
La façade en pignon comporte un portail à trois voussures sous un gros cordon ; la plus grande des voussures porte seule une décoration : chacun de ses claveaux est taillé en prisme. Au-dessus, l’unique fenêtre est surmontée de trois voussures en retrait l’une sur l’autre, élégamment ornées de prismes, d’X et de lobes. Il faut souligner la variété et l’élégance des décors géométriques que comporte cet édifice dans ses voussures et ses corniches.
La première travée comprend des chapiteaux polychromes anthropomorphes ainsi que des chapiteaux à feuillages. Les trois travées centrales comprennent latéralement des enfeus et des niches en forme d’enfeus. Les voûtes de la nef ont été refaites vers 1900. Une belle chaire de pierre est intégrée à l’appareil du mur nord de la troisième travée. Un clocher sans grand caractère est accolé à la quatrième et à la cinquième travée au nord ; la cloche fut fondue en 1556 par Dominique Collon. La façade occidentale est de grande qualité ainsi que les aménagements intérieurs de date plus tardive.
Le développement de végétation et de mousses diverses sur les parements extérieurs des murs et la tourelle de l’escalier du clocher ne faisait qu’aggraver les inquiétantes fissures. La Sauvegarde de l’Art français a contribué à la résorption de ces désordres à hauteur de 22 867 € en l’an 2000.
É.B.

Le projet en images