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Chapelle Saint-Martin. La chapelle d’Albère, placée sous le vocable de Saint­ Martin, est située à 631 m d’altitude dans le massif des Monts Albère, qui délimitent les deux Catalognes. Elle se dresse sur un promontoire dominant la plaine de Céret. Elle faisait partie des « celles », ces établissements religieux fondés à l’époque carolingienne dans les régions les plus déshéritées et les plus éloignées des centres habités. Elle dépendait alors de l’abbaye Saint-Hilaire du Lauquet fondée au VIème s. et située près de Carcassonne. Saint-Martin de Montforcat, nom primitif de cette « celle », est mentionné pour la première fois dans une charte de Charles le Chauve qui répertorie les possessions de l’abbaye de Lauquet, soit trois « celles » en Roussillon dont Saint-Martin de Montforcat.   Ce  document   permet   de   placer   sa  fondation   vers   le   milieu du IXème siècle.  Cet   établissement   restera  la   propriété  de  Saint-Hilaire  du   Lauquet jusqu’au  XIIème   siècle. Il  passe alors successivement entre les mains des seigneurs de  Montesquieu des  Albères  au  XIIIème s.,  d’un  infant  d’Espagne  et  d’un banquier de Perpignan au XIVème s., des seigneurs d’Oms vers 1390, de la famille de  Tarres au XVIIème siècle. En 1891, il est acquis  par la  famille Singla  dont  les descendants en  sont  encore  propriétaires. L’église actuelle est  un petit édifice de  la fin du XIIème s. à nef unique voûtée en berceau brisé. Elle est terminée par une abside semi-circulaire voûtée  en  cul-de-four  et  éclairée par  une  petite  fenêtre d’axe en plein cintre et à fort ébrasement. Le chœur, plus bas et plus étroit  que la  nef, est construit en petit appareil irrégulier et couvert de dalles de pierres. Un arc diaphragme en berceau brisé sépare la nef du chœur auquel on accède par quelques marches. La nef, construite en appareil irrégulier mais de grande dimension, est plus soignée que le chœur. On y pénètre par un porta il ouvert dans la façade sud. La façade ouest est surmontée d’un clocher à arcades. La nef est éclairée au sud par deux fenêtres en plein cintre à double ébrasement, intérieur et extérieur, et à l’ouest par une fenêtre du même type mais plus élancée, placée très haut. Ces ouvertures, très soignées, sont encadrées d’un parement de pierre. Deux niches one été aménagées dans le mur nord et un banc de pierre court le long des murs de la nef. Cette partie de l’édifice a conservé son dallage d’origine. Au revers de la façade ouest, une grande arcade romane sourient une tribune en bois datant du XVIIème siècle. Le portail sud est surmonté de trois voussures retombant sur des piédroits. Seule l’archivolte supérieure présence un décor sculpté en damier. Le tympan, sans sculpture, est en marbre rose  de Céret. Par sa mise en œuvre ce portail est dans la tradition des portails romans des églises du Roussillon, mais la sculpture, si riche dans cette région, est ici absente. Le revers du portail sud est orné d’une grande arcade en plein cintre retombant sur des pilastres à chapiteaux simplement moulurés. L’église conserve quelques objets intéressants, en particulier des fonts baptismaux et une table d’autel en granit monolithe et un curieux panneau en bois sculpté représentant une Sainte Trinité et datant du XVIIIème siècle. En 1995, la Sauvegarde de l’Arc Français a aidé le propriétaire à réaliser la remise en état du chœur et de l’arc triomphal,  la  réfection  de  l’escalier  de  la  tribune.  La subvention accordée en 1995 a été de 30 000 F. Ces travaux ont été l’occasion de mettre au jour dans le chœur des joints de maçonnerie datant du XIIème siècle.

J.M.

Le projet en images