• Supprimer
  • Supprimer
  • Supprimer

 

Située au nord de la Lorraine aux confins du Luxembourg, la commune d’Allondrelle-la-Malmaison ne recèle sur son territoire pas moins de cinq édifices religieux, dont la chapelle de l’ermitage Sainte-Reine. Peu connue pour son patrimoine érémitique, la Lorraine conserve encore une dizaine de sites caractéristiques d’un mouvement religieux en vigueur à l’époque moderne et d’une architecture vernaculaire présente dans les campagnes.

La présence d’un ermite est attestée sur la pente de la colline depuis la seconde moitié du XVIIe s., comme le rappellent la plaque de fondation par Jean Hablot et la date de 1677 inscrite sur le linteau orné du monogramme du Christ et de la Vierge. L’ermitage se compose d’un petit logis et d’une chapelle accolée auxquels sont venus s’adjoindre en 1836 une ferme et des dépendances agricoles. Le dernier ermite connu fut un certain Paul, à la veille de la Révolution.

Propriété privée, la chapelle sert pour des cérémonies familiales et lors de la fête de sainte Reine. Sainte bergère martyre, Reine est particulièrement vénérée en Bourgogne autour du site d’Alésia à qui elle donna son nom : Alise Sainte-Reine. Un foyer secondaire de dévotion est présent dans le pays de Briey.

La chapelle se compose d’un volume simple, un vaisseau unique, selon un modèle fréquent dans la Lorraine rurale. Construite en moellon de calcaire d’extraction locale, elle est couverte d’un toit à longs pans en tuile creuse et pourvue, sur sa première travée, d’un campanile coiffé d’une flèche polygonale en ardoise. Une statuette de sainte Reine portant les chaînes et une couronne évocatrice de son nom, occupait la niche à coquille et pilastres cannelés qui somme l’entrée de l’édifice dont l’encadrement reprend l’habituel ordre toscan si prisé dans l’architecture vernaculaire lorraine (statue déposée).

L’intérieur est plafonné. Le mobilier est sobre mais se distingue par la présence d’un confessionnal de type paravent, d’un tronc rustique et d’un autel pourvu d’un retable à fronton interrompu. En chêne polychrome, il est contemporain de l’architecture. Le décor se compose de chute de feuillages et de fleurs encadrant la niche à coquille. Un pampre orne la porte du tabernacle et le devant d’autel offre aux regards une croix de Malte. Quelques statues, sainte Reine, Vierge à l’Enfant, sainte Marguerite et peut-être une sainte Françoise complètent le tout.

Les travaux ont porté sur la charpente et la couverture de la chapelle : la Sauvegarde de l’Art français y a participé pour une somme de 5 000 € en 2011.

 

 

Mireille-Bénédicte Bouvet

 

 

 

Bibliographie :

 

Service de l’Inventaire général du patrimoine de la région Lorraine : Dossier d’inventaire topographique, 1973 (M.-Fr. Jacops, J. Guillaume et J. Crosato).

Conservation régionale des Monuments historiques (DRAC Lorraine) : Dossier de protection au titre des Monuments historiques (J.-M. Pierron †).

É. Duvernoy, Inventaire sommaire des Archives départementales antérieures à 1790, Meurthe-et-Moselle, t. VII, Série E. Supplément, t. I, Arrondissement de Briey, Nancy, 1896, p. 140 (E. Suppl. 495).

Dom B.-J. Thiel, « La vie érémitique au duché de Luxembourg au XVIIe et XVIIIe siècle », Hemecht, Jahrg. 7, 1954, p. 217 (et à part, Luxembourg, 1954), p. 217.

« Ermitage », Pays Haut, 1986, p. 20-22.

 

 

 

Le projet en images