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L’église Sainte-Marguerite d’Ambricourt était avant la Révolution une succursale d’Azincourt. Elle faisait partie du diocèse de Boulogne et relevait du doyenné de Vieil-Hesdin. Elle fut érigée en paroisse après le Concordat.

La tour adossée contre la façade ouest de la nef a été reconstruite en brique, de 1894 à 1896, par les architectes Ch. Decaux et A. Ronfort. Une grande partie des matériaux provenant de l’ancien clocher bâti en 1723 a été remployée dans la maçonnerie.

La nef, qui est la partie la plus ancienne de l’édifice, remonte probablement au XVIIe siècle. Construite dans un appareil qui alterne des assises en pierre blanche et des lits de brique, elle est constituée d’un vaisseau unique de deux travées, éclairé par des baies en plein cintre. Extérieurement des archivoltes surmontent les ouvertures. Elle est couverte par une voûte moderne en arc segmentaire : des différences dans la maçonnerie sur le flanc sud attestent ces remaniements.

Le chœur est daté de 1702 sur une pierre saillante derrière le chevet. Ainsi que le note l’érudit Roger Rodière, sa voûte montre qu’au XVIIIe s. les maçons du pays ne savaient plus construire en style gothique : « Ici les nervures taillées en carré reposent gauchement sur des pilastres engagés d’ordre dorique ; les trois pans de l’abside sont maladroitement appareillés, et leurs branches d’ogives vont se déjeter sur une clef placée hors d’axe. Les formerets du chevet sont encore en tiers-point ». Sur l’arc triomphal, à l’entrée du chœur, se voyait autrefois un écu aux armes de la famille des Essarts qui posséda la seigneurie à partir de 1591 et qui finança probablement la reconstruction de cette partie de l’édifice.

L’édifice renferme un charmant mobilier du XVIIIe s. composé d’un confessionnal, d’une chaire et d’un maître-autel, inscrits à l’I.S.M.H. La patronne de la paroisse, sainte Marguerite, est représentée sur le vitrail d’axe, dû à deux excellents maîtres verriers parisiens, Blanchet et Lesage. Une statue de la sainte en bois sculpté polychrome date du XVIIIe siècle. La dalle funéraire de Jean Le Bailly, encastrée dans le mur gauche de la nef, rappelle le souvenir d’un seigneur du lieu, qui fut avocat au Conseil d’Artois et mourut en 1662.

Pour aider la commune à restaurer les maçonneries du pignon de la nef, la Sauvegarde de l’Art français a accordé 5 336 € en 2001.

P. W.

 

Bibliographie :

Arch. dép. Pas-de-Calais, 2 O 173.

[Chanoine Robitaille], Dictionnaire historique et archéologique du Pas-de-Calais. Arrondissement de Montreuil, Arras, 1875, p. 129-130.

R. Rodière, Épigraphie du département du Pas-de-Calais, t. 4, Canton de Fruges, Arras, 1908, p. 1-5.

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