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Église Saint-Aubin (Sanctus Albinus super Auquainville)[1].

Bien cachée sur un terrain à flanc de coteau présentant de nombreuses sources, dominant la Touques, l’église est sise sur le bord d’un petit plateau qui domine des pâturages. Cette position, déjà rencontrée à Saint-Martin-du-Mesnil-Oury ou à Saint-Michel-de-Livet dans le Pays d’Auge, mais aussi à Saint-Vigor de Juaye ou à Sainte-Marguerite-d’Elle, dans le Bessin, peut présenter des inconvénients, sans menacer actuellement la stabilité de l’édifice. L’endroit est secret, orné de plusieurs tombes anciennes aux stèles en calcaire sculptées, ce qui lui donne un caractère pittoresque à l’anglaise. D’ailleurs le cimetière est « privilégié », c’est-à-dire que seuls les donateurs du lieu pourront s’y faire enterrer auprès de leurs défunts.

Longue de 21 mètres, l’église présente un aspect un peu massif mais sans lourdeur.

Surmontée d’un petit clocher couvert en ardoises (et culminant à quinze mètres environ), la nef est couverte en tuiles, ce qui est classique dans le pays, et s’ouvre à l’ouest par l’entrée principale, surmontée par une fenêtre ancienne bouchée.

L’appareil de la façade donne à penser qu’elle aurait pu être précédée par un porche en bois, comme à Ouilly-le-Vicomte ou à Saint-Michel-de-Livet. Si ce porche a existé, il n’en reste aucune trace. Il est vrai que les joints qui couvrent les murs en brouillent la lecture.

Le chœur, long de sept mètres pour six mètres de largeur au pignon, est un peu moins haut et présente une toiture plus aiguë que celle de la nef. Il n’est pas impossible que dans le choeur les tirant et poinçon d’une ferme aient été coupés au XIXe s. selon la mode du moment. Les fenêtres anciennes, à profils brisés, ont été, comme au Mesnil-Bacley par exemple, remplacées au XVIIIe s. par des fenêtres plus larges à cintre surbaissé, alternant pierres de taille et briques roses, dites de Saint-Jean[2]. Le chevet du chœur paraît pencher vers l’est, il est soutenu par trois contreforts plats assez épais (30 cm environ), dont le plus petit est placé sous l’ancienne verrière, bouchée sans doute lors de la pose du retable ; les problèmes posés par la stabilité de l’édifice sont donc anciens.

Contre le mur sud de la nef et du chœur s’appuie une petite sacristie (quatre mètres sur quatre) en moellons calcaires avec chaînages de briques rouges. La sacristie présente un décrochement du mur de la nef.

L’ensemble a souffert des remontées capillaires (jusqu’à 1,4 mètre) dues à la nature du terrain et à l’absence de drainage des eaux pluviales par gouttières et caniveaux.

La couverture en tuiles de la nef est bâchée, celle du chœur, remaniée dans les vingt dernières années, était encore étanche mais fatiguée (épaufrures, casses), « elle ne tenait que par la mousse ». La toiture en ardoises du clocher était très dégradée.

La peinture du retable et deux statues en plâtre mutilées devraient être restaurées. L’autel latéral méridional porte une statue de saint Quentin en soldat romain ; quelques colliers de petites perles conservent la trace de son culte. Jusqu’en 1970, un pèlerinage à saint Quentin y avait lieu chaque lundi de Pâques. Saint Quentin et saint Aubin étaient tous deux invoqués pour la guérison de la coqueluche ou de la toux[3].

 

 

En 2009, une campagne de travaux de confortement de la charpente et de restauration des couvertures a suscité une aide de la part de la Sauvegarde de l’Art Français d’un montant de 10 000 € [4].

Désormais sauvée, l’église est très ponctuellement ouverte au culte (qui a lieu ordinairement à Fervaques) et pourrait accueillir des manifestations culturelles[5].

 

 

Louis Le Roc’h Morgère

 

 

 

 

Le projet en images