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L’église de Bars est dédiée à l’apôtre Pierre et à sainte Quitterie, martyre gasconne dont les restes furent enterrés à Aire-sur-l’Adour (Landes). Une bulle du pape Calixte II, datée de 1120, signale Bars parmi les possessions de l’abbaye bénédictine de Tourtoirac. En 1352, cette première église est détruite par les troupes du comte de Derby.

Cet humble édifice rural, bâti sur une forte pente, est entouré de quelques maisons anciennes. C’est une église à nef unique suivie d’un chœur plus étroit rectangulaire, bâti en moellon sous un toit assez aigu en tuiles plates, à deux pentes. L’ensemble n’est pas antérieur à l’époque classique y compris la sacristie rectangulaire sous pavillon pyramidal. L’un des murs les plus anciens paraît être le chevet. La façade occidentale, pauvre et dépouillée, est sommée d’un clocher à arcades et encadrée par deux contreforts latéraux sous glacis. La porte en arc brisé sous archivolte, avec une mouluration prismatique, n’est sans doute pas antérieure au XVIIe  siècle. Le clocher-peigne est percé de quatre baies, deux plus grandes au nord et deux plus petites au sud. Seules deux cloches sont conservées.

L’intérieur tire son charme de sa pauvreté même et du parti qu’on en a tiré. Trois fenêtres inégales, deux au nord, une au midi, éclairent la nef, les murs sont enduits, le plafond a été refait récemment. Tout le décor consiste en deux litres funéraires superposées interrompues de place en place par des niches en trompe-l’œil entourées de bandeaux en faux marbre  et de rinceaux végétaux peints. Le chœur est éclairé d’une fenêtre par face, celle de l’est plus importante. Sur le mur du fond se déploie un retable en trompe-l’œil : deux paires de pilastres imitant le marbre encadrent un motif vertical d’entrelacs végétaux sur fond sombre. Leurs chapiteaux corinthiens et leur entablement cintré sont également peints sur l’enduit clair de la paroi. Au centre, le décor lacunaire a été remplacé par l’encadrement de la baie d’axe en plein cintre, de faux claveaux peints de couleurs vivement contrastées, bleu, jaune et rouge, modification très récente. Les blasons sur la litre, avec couronne marquisale et collier du Saint-Esprit, sont ceux d’Emmanuel Dieudonné de Hautefort, reçu chevalier du Saint-Esprit le 1er janvier 1753.

L’autel de bois polychrome porte un Agneau peint sur un fond de paysage d’orage entre deux vases de fleurs en trompe-l’œil. Il est surmonté d’un petit tabernacle peint en faux marbre avec applications d’or, où figurent les statuettes en bas-relief de saint Pierre et saint Jean l’Évangéliste. Tout ce mobilier participe du même esprit que le décor mural. De l’ensemble, nettoyé et restauré avec autant de tact que de discrétion, se dégage une spiritualité empreinte d’allégresse. Un siège de célébrant du XVIIIe  s. en bois naturel, une statue de saint Benoît en bois polychromé, une chaire plus que simple dans l’esprit classique et une table de communion à balustres tournés complètent le mobilier ancien, ainsi qu’une tribune à escalier de bois dressée au revers de la façade. On doit signaler en outre, dans la baie d’axe, un vitrail moderne avec les trois croix du calvaire, et la présence de vingt-sept harmoniums, qui font de cette petite église un véritable musée de cet instrument.

La Sauvegarde de l’Art français a accordé 4 000 € en 2005 pour des reprises de maçonneries.

Pierre Dubourg-Noves

 

Bibliographie :

Brochure illustrée, vendue dans l’église, et fournissant les quelques renseignements que l’on possède sur l’édifice, s.l.n.d.

  1. Deschamps, « Découverte fortuite et sauvegarde de peintures murales dans les églises : les exemples de Bars et de Montignac », dans Sarlat et le Périgord, actes du 39e congrès d’études régionales de la Fédération historique du Sud-Ouest, Périgueux ,1987, p. 413-422.

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