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Eglise Saint-Martin de Besny. Besny et Loisy, maintenant réunies, formaient jusqu’à la Révolution deux paroisses distinctes. Saint­ Martin était l’église paroissiale de Besny, placée sous le patronage de l’abbaye bénédictine laonnaise de Saint-Vincent. Elle faisait partie de l’ancien diocèse de Laon. Entourée de l’ancien cimetière, l’église se dresse au centre du village sur un petit tertre qui la met bien en valeur. Elle se remarque par l’originalité du matériau utilisé pour sa construction : un moyen appareil de grès, lié par un mortier très apparent. D’origine romane, elle a subi plusieurs modifications, mais elle a conservé une grande partie de sa structure ancienne et s’apparente au style de plusieurs églises du Laonnois : Chivy, Presles et Trucy. Elle comporte actuellement une courte nef unique, suivie d’une travée sous clocher accostée de deux chapelles latérales formant un faux transept, et se termine par un chevet en hémicycle éclairé par trois fenêtres plein cintre. L’église pourrait dater de la fin du XIe s., comme le suggère sa structure: nef plafonnée à murs inarticulés, faux transept avec clocher central et trois sanctuaires semi-circulaires plutôt exigus, sans doute tous voûtés en cul-de-four initialement. Le sobre clocher sur lequel tout l’édifice semble s’appuyer existe depuis l’origine, mais il a dû être consolidé et peut-être en partie tronqué au cours de restaurations, car plusieurs rapports anciens signalaient son mauvais état. La nef de trois travées avait des bas-côtés dont l’existence est attestée par la présence des grandes arcades en arc légèrement brisé visibles sur le mur nord, ainsi que par la trace, sur le mur occidental des deux chapelles, de l’arc de communication avec les collatéraux. La façade occidentale ainsi que le mur méridional ont été refaits au cours des différentes campagnes de consolidation qui ont eu lieu aux XVIIIe et XIXe s. et on entre maintenant dans l’église par une simple porte percée dans le mur sud. Les fenêtres qui éclairent la nef ont toute s été modifiées. Les parties orientales, mieux préservées, sont peu développées. Le chœur central est réduit à un simple hémicycle, alors que dans les églises analogues du Laonnois l’abside est précédée d’ une travée droite. Les deux chapelles latérales semi-circulaires sont voûtées en cul-de-four ; mais ces absidioles ont été englobées, sans doute lors d’une restauration, à l’extérieur dans un mur plat aligné sur le clocher. Ces petits sanctuaires sont éclairés par des fenêtres plein cintre qui ne semblent pas d’origine. La croisée élancée s’ouvre sur la nef et les chapelles par des arcades brisées à double rouleau ; ornées d’une simple imposte, les quatre piles rectangulaires, qui soutiennent le clocher central, plaident pour une datation précoce, mais le voûtement est plus tardif. Les ogives bombées, formées de deux tores encadrant un méplat, reposent sur des chapiteaux surmontés d’un épais tailloir mouluré et garnis de larges feuilles plates parfois légèrement recourbées, éléments que l’on peut situer dans la deuxième partie du XIIe siècle. L’abside est maintenant voûtée sur croisées d’ogives qui, bien qu’un peu différentes, appartiennent à la même période : ce sont des tores épais légèrement en amande. Les trois fenêtres plein cintre qui s’ouvrent dans le chœur existaient peut-être dès l’origine, mais elles ont été agrandies ultérieurement. L’église abrite encore dans l’angle nord-est de la nef de magnifiques fonts baptismaux du XIIe siècle. Pour la réfection de la couverture et des maçonneries, la Sauvegarde de l’Art français a accordé une subvention de 80 000 F en 1998.

M.F.

Le projet en images