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Dédiée à saint Bieuzy (ermite disciple de saint Gildas de Rhuys), assassiné pendant qu’il disait sa messe, l’actuelle église de Bieuzy a été fondée par Michel de Rimaison (1531-1586), écuyer du roi Charles IX, comme en témoignent les nombreuses représentations de son blason sculptées en plusieurs endroits de l’édifice. La date de construction est connue par deux inscriptions, l’une portée sur la sablière du chœur (1560), l’autre sculptée dans la maçonnerie (1561).

L’architecture de l’église est simple : à l’origine à nef unique terminée par un chevet à pans coupés, elle a été peu à peu agrandie par l’adjonction d’une sacristie au nord du chevet et de deux chapelles formant faux transept, l’une au sud en 1753, l’autre au nord en 1781 ; un clocher est construit à la même époque. D’importants travaux ont également été réalisés à la fin du XIXe s. et au début du XXe siècle : construction de voûtes en plâtre sur lattis de châtaignier, construction d’une tribune contre le mur occidental, remaniement des baies de la nef et reconstruction du clocher par le chanoine Abgrall.

L’architecture de l’édifice se caractérise par son style de transition entre le gothique flamboyant et la Renaissance : le porche sud et le chevet, qui allient des pignons aigus à crochets et choux frisés des baies en plein cintre à des contreforts décorés de candélabres et de gargouilles en fût de canon, en sont tout particulièrement caractéristiques.

Les deux éléments majeurs du décor sont les sablières sculptées et les trois vitraux du chœur. Datant de 1574-1575, ces trois verrières ont été remaniées pour les adapter au format des baies : elles proviennent vraisemblablement des baies de la nef. Elles représentent une Crucifixion et différentes scènes de la Passion. L’église présente aussi un riche mobilier partiellement protégé au titre des monuments historiques.

En 1995, les voûtes en plâtre menaçant de s’effondrer, l’autorisation de les démolir a été donnée. Depuis 1999, l’église connaît une campagne de restauration complète (maçonneries, charpente, couverture, vitraux), qui s’est déroulée en quatre tranches fonctionnelles : chœur et sacristie, croisée et chapelles, et nef en deux campagnes. Le parti choisi pour la restauration de la charpente a été de restituer les dispositions d’origine, encore en partie conservées, notamment la voûte lambrissée et l’un des entraits à engoulants entre les sablières nord et sud. La Sauvegarde de l’Art français a versé une aide de 8 000 € pour la réfection de la nef, qui s’est achevée par la repose du maître-autel restauré.

 

Catherine Hervé-Commereuc

Le projet en images