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La petite chapelle privée de Boisguilbert participe, avec le château érigé en 1770, à la beauté d’un site en cours de restauration. Constituée grâce à une politique avisée d’acquisitions par Charles II Le Pesant entre 1620 et 1629, la seigneurie de Boisguilbert rassemblait les fiefs de Valmesnil, Pigache, Hochedey, Saint-Lucien, Parquier, Fauvel et Floques. C’est de la famille Le Pesant, qui s’est illustrée à Rouen au cours des XVIIe et XVIIIe s. par des charges à la Chambre des comptes et par des alliances avec des familles du Parlement, qu’est issu le célèbre économiste Pierre de Boisguilbert.

La chapelle, située à proximité du château, aurait été fondée, d’après une inscription y figurant, par Charles de Cotteblanche, seigneur de Valmesnil en 1625. Pourtant, en 1625, Charles II Le Pesant a, depuis cinq ans, acheté la seigneurie de Valmesnil. Certes une branche de la famille des Cotteblanche possédait par les femmes des terres à Cailly, dans les environs de Rouen. Mais la date portée sur l’inscription, difficile à interpréter, doit plutôt se lire, semble-t-il, comme le millésime de 1425. En tout état de cause la plaque a pu être rapportée. D’ailleurs le style de la chapelle la rend plus contemporaine de la construction du château. De plus on pourra noter, en observant attentivement le pignon occidental, la différence de couleurs des briques entre les parties basse et supérieure, comme si une surélévation avait été réalisée par la suite.

La chapelle, de dimensions fort modestes, se termine par un chevet à trois pans. Reposant sur un socle en silex, elle  est construite en briques et présente un jeu de polychromie mettant en valeur un dessin de losanges ou de cœurs en partie basse, tandis que l’incrustation à mi-hauteur d’une bande de pierres de silex traitées en damier souligne sa finition. Elle est couverte d’une toiture d’ardoises ; un petit clocheton la couronne. L’intérieur est éclairé par deux fenêtres de plein cintre percées dans les murs gouttereaux et par deux œils-de-boeuf dessinés dans les pans coupés. Le décor est celui de la fin du XVIIIe s., voire du premier quart du XIXe siècle. Un lambris d’appui, aménagé en banc, court tout autour de la périphérie de la chapelle ; il s’interrompt  pour laisser place au maître-autel surmonté d’une niche. Un beau dallage en damier couvre le sol. Plusieurs plaques funéraires insérées dans les murs extérieurs rappellent les événements familiaux.

Pour la réfection de la couverture en ardoises, la Sauvegarde de l’Art français a accordé une subvention de 3 049 € en 2001.

É. G.-C.

Le projet en images