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L’église de Boudeville, placée sous le vocable de saint Pierre et de saint Paul, relevait de l’abbaye de Saint-Georges de Boscherville. De fondation romane, elle a été reconstruite au XIVe s. puis remaniée aux XVIe et XVIIIe siècles. Une importante campagne de restauration est intervenue en 1873.

Située dans un enclos et entourée de son cimetière, l’église propose un plan d’une grande simplicité : elle se présente sous la forme d’un long et étroit vaisseau qui se termine par un chevet à trois pans. À la jonction de la nef et du chœur se dresse le puissant clocher qui couronnait la croisée d’un transept aujourd’hui disparu et dont les arcatures sont encore visibles dans les façades nord et sud de la base du clocher, en partie murées aujourd’hui.

Construite en grès de taille avec des remplissages de maçonnerie principalement constitués de silex taillés, l’église présente un bel appareil assisé dans le clocher, la tourelle hors œuvre jouxtant ce dernier sur sa façade nord-ouest et le chevet à trois pans rythmé par des contreforts à glacis dont le couronnement sous forme de pinacles a été tronqué.

La nef a été reconstruite en partie au XVIe s. puis a certainement été remaniée à une époque ultérieure quand le vaisseau a été percé de quatre baies de plein cintre à encadrements de briques ; cependant la maçonnerie des murs gouttereaux laisse encore voir la trace d’anciennes ouvertures. Quant à la façade occidentale, elle trahit en tout état de cause une campagne importante au XIXe siècle : une baie supplémentaire a alors été ouverte au-dessus de la porte d’entrée et les rampants du mur-pignon ont été traités.

Le chœur et l’abside, en revanche, sont percés de cinq grandes fenêtres élégantes à remplage flamboyant qui témoignent de la reconstruction de cette partie de l’édifice au XIVe s., leur sculpture, à l’extérieur, est soignée ; elles sont encadrées de part et d’autre de trois fines colonnettes à bagues sur lesquelles viennent reposer les rouleaux des voussures. Une d’entre elles est en partie masquée par la construction tardive d’une sacristie sur le côté nord de l’église. Une sixième baie éclaire encore le chœur : la fenêtre d’axe. De facture différente, elle correspond selon toute vraisemblance à la campagne de travaux  du XVIe s., au cours de laquelle la charpente a été reprise, comme en témoigne la date de 1514 portée sur une sablière.

L’intérieur de l’église offre une perspective élégante. La voûte en berceau de la nef, restaurée en 1873, s’harmonise  heureusement avec le profil brisé de l’arc diaphragme de la croisée du transept auquel fait écho, plus loin, l’arc de jonction avec le chœur au profil identique ; leurs puissantes moulurations, d’une grande qualité d’exécution, témoignent du soin qui a présidé à la réalisation de ces travaux et les rouleaux rejoignent adroitement les fines colonnes des quatre piliers composés de la croisée. Le chœur, pour sa part, est voûté sur croisées d’ogives.

Pour la réfection de la couverture de la tourelle et de la sacristie, pour des travaux de drainage, pour la réfection générale des joints et les reprises intérieures de maçonnerie, la Sauvegarde de l’Art français a octroyé une subvention de 22 867 €  en 2001.

É. G.-C.

Le projet en images