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Eglise Saint-Germain d’Auxerre. La plus ancienne mention de l’église de Boury remonterait à 1104, quand le seigneur du lieu, Eustache, donna à l’abbaye Saint-Martin de Pontoise la dîme d’un moulin et des terres pour la construction d’une église et d’un prieuré. La première église, commune aux paroissiens et aux moines, aurait été incluse dans l’enceinte castrale. En 1235 et 1244, Jean II de Boury fit des dons pour agrandir l’édifice, comme en témoignent encore les parties les plus anciennes du vaisseau central et les contreforts d’angle du mur-pignon du bras sud du transept.

Après la guerre de Cent Ans, des travaux de restauration et de transformation sont entrepris. La nef, élargie, fut alors voûtée sur croisée d’ogives, ce qui dissimula la charpente du XIIIème s., jusque-là apparente, dont subsisteraient dans les combles des éléments peints. L. Régnier avait en effet pu relever, sur le parement intérieur du pignon ouest et  au bas  de la face ouest du clocher, des peintures à la détrempe, de couleur rouge, simulant une fausse coupe de pierre avec un sens de feuilles à cinq pétales. Le clocher de croisée fut pourvu d’une flèche pyramidale, la façade occidentale dotée d’un portail en arc surbaissé et les baies, à remplages flamboyants, généralisées sur le flanc sud de  l’église. Dans le chœur, les chapelles latérales furent agrandies. Sur leurs clefs de voûte, les armes des familles de Pellevé et du Bec-Crespin gardent le souvenir des seigneurs bienfaiteurs de la fin du XVIème s., Jacques de Pellevé et Elisabeth du Bec, sa femme, fille de Georges du Bec, baron de Boury.

Au XVIIème s., le s piliers du chœur sont repris en avant du maître-autel. Entre 1768 et 1794, l’église subit de profonds remaniements. Des baies sont ouvertes dans la chapelle nord et les vitraux anciens passés de mode sont déposés et remplacés par des grisailles. La grande baie flamboyante du chevet est cachée par la mise en place du maître-autel offert par le seigneur de Boury et réalisé par Dardel, menuisier à Magny, orné de la Résurrection par Duchesne, peintre de Gisors (1786-1787).

Après plus d’un demi-siècle d’incurie, de nouveaux travaux furent entrepris en 1850, à la faveur du retour de la famille de Boury au château du lieu. Une rose est percée en façade, le clocher pourvu d’une nouvelle toiture en ardoise. En 1900, l’église est repavée, les murs sud et ouest recrépis. L’église de Boury se présente sous la forme d’une église-halle à trois vaisseaux. Cependant le bas-côté nord de la nef est beaucoup plus étroit que celui du sud. La nef aboutit à un transept dont seul le bras nord est saillant. La croisée supporte le clocher. Le chœur, profond de deux travées et  accosté de bas-côtés, se termine  par un chevet plat. Le vaisseau central  de l’église  conserve  d’importants vestiges  du  XIIIème s., comme l’indiquent les chapiteaux à crochets des supports, et le profil des arcs d’ogives, à onglet entre deux tores, dans le chœur et à la croisée. Les collatéraux ont été profondément remaniés à partir du XVIe s., le bas-côté nord de la nef a été repris à l’époque classique.

L’église possède encore un riche mobilier. Outre le maître-autel et son retable de la Résurrection par Duchesne, il faut mentionner par le même peintre, l’Assomption placée au chevet de la chapelle latérale sud du chœur. Une Adoration des mages du début du XVIIème s. figure sur l’ancien autel de Saint-Sébastien et une Vierge du rosaire de 1652 fut offerte par Louis de Pellevé, baron de Boury, en commémoration de la confrérie du Rosaire fondée en 1611 par son aïeule Marie Jubert. L’église abrite un nombre important de statues de dévotion : un saint Sébastien et une sainte Barbe du XVIème  s. ; de  la fin du  XVIe ou du début du XVIIe s. les statues de saint Germain, saint Jean-Baptiste, saint Roch et pas moins de trois représentations de saint Sébastien, liées à l’existence  d’une confrérie  dédiée à ce saint ; une grande Vierge en  pierre,  une sainte  Madeleine  du XVIIe siècle. Le bénitier en pierre du XVIème s. est classé Monument historique. L’église conserve encore le bras reliquaire de saint Germain, rare témoignage d’orfèvrerie du XIIIe siècle.

La Sauvegarde de l’Art Français a accordé en 1997 une subvention de 60 000 F pour les travaux de maçonnerie à l’angle sud-ouest de l’église.

D. S.

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