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La chapelle Sainte-Marguerite de Bellozanne s’élève en pleine campagne à proximité du site de l’ancienne abbaye de Bellozanne. Fondée à l’extrême fin du XIIe s., cette abbaye, de l’ordre des Prémontrés, avait joué un rôle important dans les travaux d’assèchement de la région, avant de connaître un déclin aux XVe et XVIe siècles.
Restaurée au XVIIe s., elle fut démolie à l’époque révolutionnaire et ses décors furent dispersés ; l’église paroissiale de Brémontier, dédiée à saint Martin, reçut le triste privilège de récupérer nombre de ces éléments.

C’est dans le contexte de la réforme et de la restauration de l’abbaye aux XVIIe et XVIIIe s. que l’église paroissiale dédiée à sainte Marguerite fut, semble-t-il, reconstruite. Selon certaines sources, la première pierre aurait été posée en 1705 ; la chapelle aurait été ouverte au culte à partir de 1716. Du moins est-il certain que l’église fit l’objet de l’attention particulière des religieux au cours du XVIIIe siècle. Un procès-verbal de visite, malheureusement assez succinct, fut dressé le 28 octobre 1786. Il est vraisemblable aussi que des travaux furent réalisés, lorsque les acquéreurs des domaines de l’abbaye décidèrent, sous la Restauration, de reconstruire un château sur les ruines des bâtiments conventuels (1827).

Devenu chapelle du château, l’édifice servit dès lors à plusieurs reprises de chapelle funéraire. Elle se présente sous la forme d’un vaisseau unique de quatre travées se terminant par un chœur à pans coupés. Un large porche couronné d’une jolie flèche de charpente couverte d’ardoises précède la façade occidentale. Le reste des couvertures est de tuiles plates. Encadrements des fenêtres en plein cintre et chaînages de briques confèrent à la chapelle une certaine harmonie d’ensemble.

À l’intérieur, le visiteur a l’attention immédiatement attirée par les remarquables lambris de chêne sculptés dont la réalisation doit être mise en relation avec la puissante abbaye de Bellozanne. Ils représentent des scènes du Nouveau Testament comme la Nativité et l’Adoration des mages ou encore le Martyre de sainte Marguerite. Sur le devant d’autel figure un Christ au tombeau. Gloire du chœur, confessionnaux et chaire complètent cet ensemble admirable. Une association familiale de sauvegarde regroupant les descendants des anciens propriétaires a entrepris de sauver cet élément de leur patrimoine.

Pour la réalisation du drainage de la chapelle, la Sauvegarde de l’Art français a octroyé une subvention de 25 000 F en 1998.

E. G.-C.

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