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La chapelle Notre-Dame de la Roque appartient à l’ensemble castral dominant le village de Cabrerolles. Un donjon et quelques pans de murailles, vestiges d’une enceinte, attestent la fonction militaire de ce site d’éperon barré. La chapelle romane à laquelle on accède par  le sud est  située au point  le plus  élevé du promontoire, à l’angle nord-est de l’enceinte  castrale  à laquelle  elle est intégrée. Il s’agit d’un simple vaisseau rectangulaire précédé à l’ouest par un clocher quadrangulaire et terminé à l’est par une abside semi-circulaire. L’édifice n’est cependant pas homogène, comme le montre l’observation des parements. Les murs goutterots nord et sud portent la trace d’une première construction rectangulaire de 5,8 m sur 12 m, correspondant à la moitié occidentale de la nef. Cet édifice, sans douce à usage militaire, était en très faible saillie par rapport au mur d’enceinte est ; au nord, le rempart a été construit dans le prolongement du mur goutterot. Les murs ouest et nord de cet édifice sont conservés ; la partie centrale du mur sud appartient à ce premier bâtiment. La moitié orientale de la chapelle est le produit d’une seconde campagne de travaux, débordant largement  le cadre  de l’enceinte. Cette partie est édifiée sur le flanc du rocher qui présente une forte dénivelée. Endommagée par les protestants, l’abside a fait l’objet de restaurations au XVIème s. L’intérieur  de cet édifice est d’une grande simplicité. L’abside, couverte d’une voûte en cul-de-four, est éclairée par une fenêtre axiale à ébrasement simple. Fente de jour rectangulaire à l’extérieur, elle s’ouvre en plein cintre vers l’intérieur. La nef, légèrement plus large, est couverte d’un berceau en plein cintre scandé de deux doubleaux ; elle est éclairée par une petite baie au nord, et par trois autres  au sud, du  même  type que la baie du chevet. De  la porte d’accès  ouverte dans  le mur sud, il ne reste que les jambages intérieurs. Le clocher est  la partie  la plus récente. Sa face orientale est posée sur le mur de la nef, et au nord il s’appuie contre le rempart. Les grandes fenêtres couvertes d’un arc surbaissé percées en son sommet appartiennent à l’époque moderne. L’accès à cette tour s’effectue par un trou ouvert dans le mur ouest de la nef. La chapelle Notre-Dame de la Roque, abandonnée depuis de nombreuses décennies, offrait un spectacle désolant : voûtes en partie effondrées, couverture disparue, clocher éventré. La municipalité de Cabrerolles, l’association de Sauvegarde du Patrimoine des Hauts Cantons et Maisons Paysannes de France ont entrepris de sauver cet édifice de la ruine par la restauration  de toutes les maçonneries et la consolidation des voûtes. La Sauvegarde de l’Art Français  a  accordé  une  aide  de  100 000 F  en  1993  et 70 000 F en 1994.

J.-P. F.

 

 

 

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