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L’église paroissiale Saint-Pierre de Cerny est citée pour la première fois, au tout début du xiie s. dans la Chronique de Morigny ; elle fut, en effet, donnée à cette abbaye entre 1095 et 1106 par un certain Bernodalius Potinus. L’église actuelle a été construite au xiie s. mais a été très remaniée à la fin du xixe s. Elle mesure 35 m de long. La nef comporte cinq travées ; elle était encore, en 1890, unique, large de 13 m avec sa charpente Renaissance en partie apparente. Elle est maintenant voûtée sur croisées dont les arcs sont supportés par de grosses colonnes rondes surmontées de chapiteaux de type roman. De très étroits bas-côtés en sont séparés par des arcs en plein cintre. Les murs sont contrebutés par des contreforts entre lesquels s’ouvrent de petites fenêtres. La façade est percée d’un grand portail gothique ; une petite porte au cintre surbaissé qui se trouvait à sa gauche a été bouchée au xixe s. Elle est protégée par un porche d’aspect rustique dont quatre colonnes doriques, monolithes de grès, soutiennent le toit. L’une d’elles porte la date de 1625 et deux clefs de saint Pierre en sautoir. Au sud de la première travée, est accolé un clocher carré du xiiie s. qui s’élève au-dessus d’une chapelle voûtée. Le deuxième étage, percé sur chaque face de deux baies en arcs brisés, est orné de modillons sculptés de marmousets, de grotesques et de mascarons. Un troisième étage a été ajouté vers 1900. Le chœur formé de deux travées est flanqué de bas-côtés et déborde légèrement la nef (largeur : 16,50 m). Ses voûtes sur croisées d’ogives reposent, par l’intermédiaire de fines colonnettes, sur des chapiteaux à feuilles d’acanthe rigides et volutes grossières (sauf deux à rinceaux et personnages de type bourguignon). Les murs latéraux sont contrebutés par des arcs-boutants sans aucun décor s’appuyant sur de massifs contreforts. Le chevet plat est ajouré au centre par une large baie Renaissance accostée de deux fenêtres en tiers-point.

Parmi le mobilier, il convient de remarquer : un retable du xviie s. provenant de l’abbaye de Villiers et deux tableaux (Crucifixion et sainte martyre) du xviie s. ainsi qu’un aigle-lutrin du xviiie s. Cette église a été inscrite à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques le 10 février 1948. La Sauvegarde de l’Art français a contribué, en 1983, à la réparation du porche et d’une partie des couvertures et, en 1989, à la réfection des pignons pour la somme totale de 80 000 F.

 

Bibliographie. – Clercq (H. de), Notice historique sur Cerny dans Annales historiques et archéologiques du Gâtinais, 1890, p. 20-90 et 201-239.

– Abbé Hurlin, Cerny des origines à nos jours, Le Mans, impr. J. Vilaire, 1964, in-8o, p. 44.

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