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L’église Saint-Pierre de Champosoult relevait, avant son rattachement au diocèse de Sées à la Révolution, du diocèse de Lisieux. Elle appartenait à l’abbaye cistercienne Notre-Dame du Val à Saint-Omer (Calvados). Implantée sur une hauteur, elle est entourée de très rares maisons, comme c’est le cas de nombreuses autres églises du pays d’Auge, région d’habitat dispersé.

L’église, de taille modeste, est de plan rectangulaire, dans lequel s’inscrivent la nef et le chœur qu’aucune différence de niveau de la toiture ou des murs gouttereaux ne vient distinguer à l’extérieur. Une sacristie, moins large et plus basse, prolonge le volume de l’église à l’est. La maçonnerie de l’édifice est constituée de moellons de grison et de silex. Les jambages de portes et fenêtres sont réalisés en pierre de taille calcaire ou en brique. Les élévations et percements attestent plusieurs phases de construction et de modifications.

Les façades nord, ouest et sud comportent des ouvertures au vocabulaire ornemental flamboyant qui laissent présumer une campagne de construction à la fin du XVe ou au début du XVIe siècle. La façade ouest est percée d’une porte double à linteau droit ornée de moulurations raffinées. Elle est surmontée d’une niche actuellement vide. Une fenêtre haute, dotée d’un modeste remplage flamboyant, éclaire la nef. Le clocher, reconstruit en 1828 au revers de la façade pour remplacer celui qui se trouvait à l’entrée du chœur, est composé d’une base carrée et d’une flèche octogonale. Il est couvert d’ardoises, tandis que nef et chœur sont couverts de tuiles.

La façade nord est percée de cinq baies en arc brisé, dont deux éclairent le chœur. Si celles-ci et la fenêtre médiane de la nef, aux jambages chanfreinés en pierre calcaire, peuvent appartenir à l’édifice du gothique flamboyant, les deux autres ouvertures, appareillées en briques, constituent des modifications du XIXe siècle. La façade sud présente le même rythme et la même nature de percements que la façade nord de la nef. Le chœur possède deux ouvertures du XVe ou XVIe s. dont une très élégante fenêtre à linteau trilobé, ainsi qu’une fenêtre rectangulaire à l’extrémité est, destinée à éclairer la sacristie aménagée derrière le retable sans doute au XVIIe siècle.

La façade est, masquée en grande partie par une sacristie élevée au XIXe s., a conservé une grande baie en arc brisé dotée d’un réseau de trois lancettes, surmontées d’un petit trilobe, la lancette centrale étant fermée par une rose. Ce réseau, par son dessin et ses profils, pourrait être daté du XIIIe s. ou de la première moitié du XIVe siècle. Le mur-pignon du chevet constituerait ainsi la partie la plus ancienne de l’édifice.

 l’intérieur, nef et chœur sont couverts d’une charpente lambrissée. L’autel, le retable principal et les deux autels latéraux constituent un ensemble homogène, réalisé sur la commande de Jean du Bosc, curé et prieur du lieu, entre 1676 et 1701, comme l’attestent les cartouches figurant sur les toiles de l’Adoration des Mages illustrant le retable ou celles de la Nativité ou de saint Hubert sur les autels latéraux.

Lors de la tempête du 26 décembre 1999, la couverture de la nef a été gravement endommagée. En 2004, la Sauvegarde de l’Art français a accordé une aide de 4 000 € pour la réfection de la couverture et la restauration du pignon ouest.

 

Jean-Pascal Foucher

Le projet en images