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Église Saint Edme ou Edmond de Cantorbery relevait du diocèse de Langres. La seigneurie et l’église appartenaient à l’abbaye de Quincy. Cet édifice se dresse, isolé, au sommet d’une colline au lieu-dit « Porche-l’Église » entre les hameaux de Chaserey-le-Haut et de Chaserey-le-Bas, sur le chemin de Saint­ Jacques-de-Compostelle qui suit les voies romaines entre Tonnerre et Troyes. Il est encore entouré de son cimetière clos de murs. La construction primitive remonte au XIe s., mais l’église a été remaniée au XVIe et au XVIIIe siècle. Contrairement à un grand nombre d’églises qui ont vu leur chœur, leur transept et parfois leur nef reconstruits à la Renaissance, l’édifice a conservé ses structures médiévales, mais sa charpente a été refaite et son décor architectural et décoratif a été mis au goût du jour. Une seconde campagne de restauration a eu lieu dans la seconde moitié du XVIIIe siècle : elle a profondément modifié l’aspect extérieur du bâtiment.

Ce modeste édifice de plan rectangulaire se compose d’une nef unique de trois travées  et  d’un chœur à chevet plat  roman,  de même largeur et de même hauteur que la nef. Au XVIe s., une grande baie à remplage flamboyant a été percée dans le mur du chevet. Au XVIIIe s., de larges fenêtres ébrasées ont été ouvertes dans le côté sud du chœur et dans la nef. À la même époque, une sacristie est venue se greffer sur le chevet côté nord. Le portail ouest rectangulaire, sans ornement, est simplement surmonté d’un oculus.

Le principal intérêt de l’église Saint Edme réside dans les vestiges de son décor intérieur. Sa charpente lambrissée, composée de trois fermes à entraits et poinçons du XVIe s., couvre d’un seul tenant le chœur et la nef. Seule la partie correspondant au clocher a été remaniée. Les parois du chœur ont conservé un décor de peintures murales Renaissance, classées Monuments historiques, représentant, entre autres, Notre-Dame de Lorette, saint Hubert et saint Georges. De la même époque datent les statues, inscrites à l’inventaire supplémentaire, de saint Edme, saint Nicolas, saint Roch et de la Vierge à l’Enfant. Enfin à l’entrée du chœur se trouvent deux autels et retables qui correspondent aux travaux du XVIIIe siècle.

Déjà en 1892 des comptes rendus faisaient état de désordres alarmants menaçant la stabilité de l’édifice. La commune entreprit alors quelques travaux de confortation. En 1999, la charpente, à la limite de la rupture, poussait sur les murs extérieurs ; un grand nombre de chevrons était brisé, des infiltrations d’eau en avait pourri les parties basses, les assemblages n’étaient plus solidaires des sablières. Plusieurs pierres du meneau et de la résille du fenestrage du pignon est étaient cassées. Les faibles ressources de la commune ne lui avaient jusqu’alors permis que quelques travaux de consolidation provisoire comme la pose de tirants. C’est pourquoi la Sauvegarde de l’Art français a attribué, en 2000, une subvention de 22 867 € à la commune pour la dépose et la restauration de la charpente et de la couverture, la réfection des arases des murs et du fenestrage de la baie est.

J.M.

 

Le projet en images