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Chapelle Notre-Dame de Brugelet. Brugelet  est  un petit hameau d’une demi-douzaine d’exploitations, sur le plateau volcanique dominant à 1 000 m d’altitude les gorges de Courgoul, à 2 km du centre de la commune.

L’histoire de sa chapelle Notre-Dame est étroitement associée à une dévotion locale à la statuette de la Vierge à l’Enfant qu’elle abrite. La tradition des habitants, vivace encore aujourd’hui, veut qu’elle ait été trouvée en contrebas et à quelque distance du village, sur le site d’une « chapelle vieille ». De ce premier lieu de culte subsiste une sorte de grotte et une source miraculeuse, où l’on menait les enfants qui  ne marchaient  pas. La statue, en bois doré (hauteur : 40 cm  environ), peut  remonter  au XVIIème siècle.

L’édifice est daté 1769 (le dernier chiffre est incertain) sur le linteau de la porte. Sans doute a-t-on préféré à cette époque, plutôt que de réparer une chapelle vétuste, la reconstruire au cœur du village, pour la commodité des habitants et celle des desservants (on a la trace de plusieurs fondations de messes). Orientée nord-sud, elle est d’une grande sobriété : une salle rectangulaire longue d’une dizaine de mètres et voûtée en berceau, éclairée par deux petites baies en plein cintre, percées dans le mur est. La couverture est de lauzes, les murs de moellons, seuls les encadrements de la porte et des deux baies sont en pierre de taille. Le pignon sud est sommé d’un petit arceau supportant une cloche (datée 1834).

La chapelle est fort peu documentée. Lors de sa visite pastorale à l’église de Chassagne, le 2 septembre 1699, l’évêque François Bochard de Saron a reconnu des reliques qui en provenaient : « Et nous a ledit curé présenté une boete divoire, ou il nous a dit etre les reliques de la chappelle de Brugeleix et layant ouvert nous y avons trouve un fragment dos considerable sans inscription, quon croit pourtant etre de st Estienne 1er martyr». Il n’y a pas trace d’une visite de la chapelle, ce qui ne veut pas dire qu’elle était alors abandonnée : on a vraisemblablement épargné au prélat un déplacement pénible et le reliquaire a pu être apporté de la chapelle pour l’inventaire général des reliques de la paroisse.

La Sauvegarde de l’Art Français a contribué pour 60 000 F en 1997 à des travaux qui ont abouti à une rénovation complète de cette chapelle caractéristique du petit patrimoine religieux ; ils se sont achevés en 1998, la veille du pèlerinage annuel, qui a lieu le dimanche dans l’octave de l’Invention de la Sainte-Croix (14 septembre : a-t-on voulu établir un rapport avec cette « Notre-Dame trouvée» ?). La couverture de lauzes a été réparée ; les quatre murs one été enduits à la chaux, les menuiseries extérieures refaites à neuf. A l’intérieur, le sol de ciment a fait place à un dallage, les murs ont été enduits ; l’ancien autel en bois et son retable, en très mauvais état, ont été remplacés par un autel « face au peuple », simple petit massif de pierres de Volvic. La statue vénérée est protégée par une grille et entourée de plusieurs ex-voto, donc l’un rappelle que les sept mobilisés du hameau sont tous revenus sains et saufs de la guerre de 14-18.

Il faut rappeler que Chassagne a déjà bénéficié de deux interventions de la Sauvegarde, en 1994 : pour l’église paroissiale Saint-Caprais, et surtout pour l’acquisition par la commune de l’abbaye cistercienne de Mègemont. Depuis, d’importants travaux sont réalisés sur ce monument désormais classé et effectivement sauvegardé, qui va reprendre sa juste place dans le patrimoine auvergnat.

 

Ph. M.

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