• Supprimer
  • Supprimer
  • Supprimer

Eglise Saint-Symphorien. Les plus anciennes mentions du nom de Chassigny apparaissent au cartulaire  de  Saine-Vincent de  Mâcon. Ce  sont les  premiers  indices de  la  structuration d’une  paroisse qui sera rattachée, vers le Xème s., au pays de Mâcon. La paroisse  de Chassigny fut ensuite intégrée  à  une  seigneurie  donnée en  fief  par Philippe   II  aux Lagarde,   famille  qui  avait   fait   preuve d’une  grande  fidélité dans la  guerre  qui opposa  le  roi au  comte  de  Mâcon  vers 1180. Les nouveaux seigneurs édifièrent  une  forteresse sur  les  contreforts de  Dun  ainsi qu’une  église   qui  demeura   celle   de  la   paroisse   jusqu’au XIXème s. Plusieurs éléments  architecturaux  de l’actuel  édifice  – baies géminées à arc  en plein  cintre  du clocher –  permettent  de le  faire remonter  à la  fondation  de cette  ancienne  église par  les  seigneurs  du lieu,  à  la fin  du  XIIème ou  au  début  du   XIIIème  s.  La   dédicace   au  premier  martyr  d’Autun ne  saurait  en  tout   cas   surprendre  dans   la   région. L’église  dut  être remaniée  aux   XIVème ou   XVème s.  avant  de  subir, vers  1855, les  destructions  qui lui   donnèrent   l’aspect  de   la   chapelle que l’on  voit  aujourd’hui . Le  centre   du  bourg,   fut,   en  effet,   déplacé au milieu  du  XIXème  s.  et la  construction  d’une nouvelle  église  nécessita l’amputation  du  vaisseau dont  les  matériaux servirent  au   chantier. L’édifice  actuel,  très atrophié,   ne   conserve  de   l’ancien   plan  que le  chœur  et la  travée  de la  nef  supportant clocher.  Sur cette  unique travée est venue se greffer une chapelle,  au  sud, de  construction  plus récente. Le chevet  est  plat, à  contreforts,  surmonté d’un  pignon  dé­ passant sensiblement  le  toit du  chœur.  Des modillons   parcourent  les murs extérieurs, l’édicule sud en  étant  cependant  dépourvu .   Le   clocher est  de  plan carré,  percé  sur ses  quatre  faces de  baies  à arcs  en plein   cintre,  géminée   à   l’ouest.  Sur   le   mur   ouest,  une   grande arcade à l’arc  brisé  est le  seul  témoignage de  l’ancien  vaisseau. La  lumière pénètre par des baies étroites aux  arcs  brisés ; le chevet  a  été percé  d’une  baie circulaire  lors  de la  construction   de  l’autel classique et  la  chapelle sud,  d’une  baie en  plein  cintre,  élément   supplémentaire  confirmant sa  construction  postérieure. L’édifice  est   voûté d’arête et d’ogive pour le chœur. Le  voûtement  pourrait dater  de  la première campagne de construction.  Il  est inutile  de  s’étendre davantage sur ces volumes fort  simples,  sinon pour  signaler  l’existence d’une travée  corinthienne  de style  classique  enserrant l’autel,  ornée  de stucs et  dorures  endommagés. Le fronton  en  est décoré  de  l’agneau couché  sur  le Livre  et   un petit  portique  encadre  le  bon   berger portant  la  brebis. Cet  élément,  difficilement inséré  sous  la voûte du chœur, est lui-même entouré de boiseries  fort dégradées,  décorées  de reliefs  dont  le thème  n’est  pas sans  rapport,  semble-t-il,  avec  l’iconographie du  saint dédicataire.  Avec  une Vierge  à  l’enfant mutilée  mais  d’assez bonne  facture  (XIVème s. ?), ces  éléments constituent  le  seul  mobilier de l’église Saint-Symphorien. La Sauvegarde de l’Art Français a attribué en 1991 une aide de 25 000 F au titre de la réfection des  couvertures et maçonneries extérieures.

 N. G

Le projet en images