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Modeste édifice, mais parfaitement intégré dans le paysage, la chapelle Saint- Quenin fait partie d’un groupe assez nombreux de chapelles rurales disséminées dans toutes les Alpes du  Sud  et auxquelles la Sauvegarde de l’Art Français a déjà  été  amenée  à  s’intéresser  à  plusieurs  reprises.  La construction  actuelle  paraît   remonter au  XVIIème  s.,   après  les  destructions   des  guerres  de   religion,  mais   elle a perduré sur un habitat  plus  ancien.  Le  vocable  de  saint  Quenin , évêque de Vaison au Vème s., rappelle  que  Châteauneuf-de-Bordette dépendait  du  diocèse  de  Vaison  jusqu’à  la  Révolution.  La  présence d’un cimetière médiéval autour  de  la  chapelle  est  attestée  par  plusieurs  découvertes  :  une  tombe  d’enfant  en  lauzes,  peut-être  un  vase  en céramique grise  conservé  au  Musée  de  la  Civilisation  gallo-romaine de Lyon, un  dernier  billon  émis  par  l’archevêque  d’Arles  au XIIIème ou  XIVème s.  La  chapelle  actuelle,  de  plan  très  simple,  nef  rectangulaire  et   abside  semi-circulaire  de  12 m   de   long  sur   5 m  de  large, a  remployé  dans  les  encadrements  de   la  porte  et  de   la  fenêtre   sud de  la  façade  ouest,  ainsi  que  pour  une  pierre  de  chaînage  du   mur nord, des  pierres  de  taille  provenant  d’un  édifice  antérieur. La plupart de  ces  pierres  portent  des  marques  de   tâcherons  bien   tracées mais  assez  traditionnelles.  Le claveau  central  de  l’arc  en  plein  cintre,  surmontant  la  porte  d’entrée,  porte  une  double  spirale  sculptée en « taille  de  réserve » .  Une  pierre  servant  de  base  à  l’étroite  fenêtre sud de  la  porte  a  été  initialement  taillée  pour  servir  de  claveau. Elle  représente  un  personnage  en  pied  dont  le  bras  gauche  en   demi-cercle s’appuie à hauteur de la  ceinture  que  prolonge  une  jupe  évasée descendant jusqu’aux genoux. Le  bras  droit,  peu  lisible,  devait être levé. Toutes  ces  sculptures  appartiennent  au  Moyen  Âge  sans que l’on puisse leur attribuer une date précise. Les travaux prévus concernaient la  consolidation  de  la  voûte,  des  murs  et  la  réfection de  la  toiture.  La  Sauvegarde  de  l’Art  Français  y  a  participé   pour 25 000 F, en 1992.

E. C.

 

Le projet en images