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La construction de l’église paroissiale Saint-Martin s’étale sur plusieurs  siècles. La nef de quatre  travées,  non voûtée, est séparée des bas-côtés par de grosses piles rectangulaires. Sur leurs impostes retombent les grandes arcades en plein  cintre.  L’éclairage de cette nef provient de baies étroites en plein cintre percées au­dessus des bas-côtés. Elles sont visibles à l’extérieur, soigneusement appareillées et soulignées par un cordon de  billettes  interrompu  à des intervalles réguliers. La construction de cette nef appartient  au XIIème s., peut-être même à la seconde moitié du XIème s. La façade occidentale a dû être élevée à la même époque.  Sur  le  pignon  s’ouvre une très belle rose dont la voussure périphérique est découpée en dents de scie. Un cordon de billettes sépare la rose d’une fenêtre en plein cintre soulignée dans  sa partie  haute  par les  mêmes  billettes. A l’intérieur de l’église, au-dessus de la tribune, cette fenêtre est flanquée de deux colonnettes à corbeille sculptée. Sur la façade, à la partie inférieure, un arc en plein cintre aux claveaux soigneusement appareillés encadre un tympan dont le décor est constitué par un appareil géométrique de pierres disposées en chevrons irréguliers. Le portail qui donne accès à l’intérieur  de l’église  est postérieur,  mais  au bas-côté sud, une ouverture actuellement obturée semble être contemporaine de la construction primitive. Cependant les bas-côtés ont été très modifiés au cours des siècles.  Le transept  et le chevet plat datent du XIIIème s. À la croisée quatre piliers massifs, avec colonnes engagées et colonnettes dans les ressauts, reçoivent les arcs doubleaux et les ogives au profil épais. Ils soutenaient un  élégant  clocher   rectangulaire   surmonté   d’une  flèche   à  quatre   pans, les contreforts d’angles coiffés de clocherons. Chaque face étaie percée de deux baies en tiers-point. En 1910, un des piliers s’est effondré entraînant la chute d’une partie du clocher et de  la  voûte  du chœur. Sur le conseil d’ingénieurs, architectes et entrepreneurs, la municipalité a décidé la démolition du clocher. Le premier régiment du Génie de Versailles, sous le commandement du capitaine Couver -Duhamel, a fait sauter le clocher par trois charges de mélinite le 22 février 1910 (l’illustration, numéro du 5 mars 1910, illustré de 5 photographies) . L’explosion a fortement endommagé les couvertures et voûtes du chœur et des bras nord  et  sud  du transept. Celles du sud n’ont pas été refaites. Ce transept sud comprenait deux nefs, celle de l’est prolongeait le chevet plat. Les restes d’une ancienne salle voûtée du XIIème s., un mur à deux  très  grandes fenêtres et les cinq travées de l’arcature basse perpendiculaire à ce mur, ont été inscrits à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques le 2 avril 1927. L’église possède des fonts baptismaux du XIII’ s. et une statue équestre en bois polychrome du XVIème s. « La charité de saint Martin » classés Monuments historiques. Au cours des derniers siècles une couverture à deux pans couvrait la nef et les bas-côtés, obturant ainsi les fenêtres hautes anciennes de la nef. Ultérieurement ces couvertures ont été dégagées grâce à une nouvelle toiture des bas-côtés en ardoise qui n’est pas dans le style de l’édifice et de la région. Pour la réfection de la couverture des bas-côtés et le remaillage de la couverture de la nef, la Sauvegarde de l’Art Français a accordé une aide de 40 000 F en 1992.

E. C.

Le projet en images