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L’église paroissiale, dédiée à saint Étienne et à saint Paxent, était à l’origine un prieuré de l’abbaye de Déols. Quelques éléments romans peuvent subsister d’un édifice antérieur : crypte aujourd’hui comblée, chapiteaux dans la chapelle nord du chœur, mais l’édifice tel qu’il se présente paraît entièrement du XIIIe siècle. Son austérité vient à la fois du matériau de construction, un granit propre à cette région du sud du Bas Berry et de la Marche proche, et au parti pris d’un plan simplifié et d’un décor rudimentaire.

Le clocher, tour massive maintenue par six hauts contreforts d’angle, est presque aveugle. Seule au rez-de-chaussée occidental la porte principale de l’édifice, en arc brisé à triple archivolte retombant sur les colonnettes à chapiteaux gothiques de l’embrasure, est surmontée d’une haute fenêtre étroite en plein cintre, sans décor, semblable aux fenêtres de la nef. Un étage de charpente contient le beffroi et remplace sans doute un étage de pierre disparu.

La nef unique est scandée par des arcades aveugles sous une moulure au profil simple à boudin qui supporte les doubleaux et formerets de la voûte. Des fenêtres simples, allongées, en plein cintre, l’éclairent. Deux chapelles latérales ont été greffées au XVe s. au sud ; une troisième au nord a conservé une litre funéraire aux armes des Gaucourt, seigneurs de Cluis du XVe au XVIIIe siècle. Ces chapelles ont des voûtes sexpartites.

Le carré du transept, marqué par quatre grands arcs brisés, est voûté sur croisée d’ogives. Un oculus au centre laisse supposer un clocher de charpente au-dessus, permettant une utilisation des cloches plus proche de l’office du chœur. Les ogives du transept retombent sur des culots sans décor, simplement un sobre volume conique effilé.

Les bras du transept sont voûtés en berceau brisé, de même que le chœur et les chapelles absidiales. Le chevet du chœur est plat et percé d’un triplet surmonté d’un oculus. Les chevets des deux chapelles latérales sont dans le même alignement.

Beaucoup d’éléments rapprochent l’église de Cluis des constructions cisterciennes : le plan du chœur et de ses chapelles absidiales, l’ouverture du triplet oriental, les voûtements en berceau brisé, les modénatures très sobres. L’abbaye toute proche de Varennes (commune de Fougerolles) fut, comme l’église de Cluis, abondamment soutenue par les seigneurs de Cluis et leurs suzerains de Châteauroux.

La Sauvegarde de l’Art français a accordé en 2003 une aide de 4 600 € pour participer à la couverture du clocher.

Ph. Ch.

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