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C’est la puissante abbaye bénédictine mauriste Saint­ Léonard, reconstruite au XVIIIe s. qui marque toujours de son empreinte le bourg de Corbigny et qui lui a donné un grand essor. L’église paroissiale Saint-Seine, relevant de l’évêché d’Autun, fut bâtie pour la population par les moines de Saint-Léonard vers 1134. Incendiée en 1180, elle fut reconstruite puis pillée par les Grandes Compagnies en 1364. À nouveau rebâtie et consacrée en 1537, elle fut pillée par les huguenots qui s’y installèrent pendant vingt ans et détruisirent tout le mobilier. En effet, les affrontements religieux autour de l’abbaye, de ses richesses et des reliques de saint Léonard furent particulièrement durs au XVIe s., à Corbigny. C’est donc un édifice du XVe s., inachevé et restauré entre 1894 et 1900, qui est parvenu jusqu’à nous, au terme de cette histoire agitée. De plan barlong, l’édifice est flanqué au sud de deux chapelles et d’une sacristie. La façade ouest n’est pas symétrique : elle est encadrée au sud par le clocher et une tourelle d’escalier octogonale encore percée d’archères et coiffée d’un petit toit conique au nord. De plan carré, la tour du clocher s’élève sur trois niveaux séparés par deux larmiers et est surmontée d’une flèche en égout, récemment restaurée en essentes de bois. Au centre de la façade, la porte d’entrée en anse de panier s’ouvre sur un tympan gothique cantonné de pinacles. Ces éléments décoratifs datent des années 1500. La porte est surmontée d’une baie à remplage flamboyant. Sur la travée gauche de la façade, une baie de plus grande dimension éclaire le collatéral nord. La nef, ouvrant sur les bas-côtés par de grandes arcades en tiers­ point, compte trois travées dont la dernière, à l’est, forme le chœur. Les arcs doubleaux se prolongent sur les gros piliers circulaires par des tores descendant jusqu’au sol. Ces piliers reposent sur des socles d’environ 1,20 m de hauteur. La nef est couverte de voûtes sur croisées d’ogives avec un réseau de liernes et de tiercerons souligné de clefs de voûtes décorées de rosaces à feuillage. Les bas­ côtés sont voûtés sur croisées d’ogives simples. Le remplage flamboyant des baies gothiques qui éclairent les collatéraux est partiellement démoli. Le chœur à chevet plat est directement éclairé par une haute baie d’axe et est aussi couvert d’une voûte sur croisées d’ogives à liernes et tiercerons qui sont ornés de clefs décorées des symboles des évangélistes. Un mobilier de qualité et classé décore encore l’église. Le maître-autel en marbre polychrome du XVIIIe s. provient de l’abbaye voisine Saint-Léonard ; le retable et le lutrin en bois sculpté, également du XVIIIe s., proviennent de la chartre use du Val-Saint-Georges. La Sauvegarde de l’Art français a accordé une aide de 80 000 F en 1999 pour la réfection de la couverture du clocher.

P. de M.

Le projet en images