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Dédiée à Notre-Dame, l’église occupe le centre du village. Celui-ci, mentionné dès le IXe s. sous le nom de Coloniae, relevait, jusqu’au XIIIe s., de la Charité-sur-Loire, avant que les moines ne le vendent avec sa seigneurie. Quant au monument, il fut intégralement reconstruit au XVIIe siècle : le chevet avait été entrepris en 1638 et, en 1654, on bénit et posa les premières pierres de deux des piliers de la nef. Le gros œuvre s’acheva en 1661, de même que le clocher qui, du côté sud, borde la façade. Toutefois, il semble que les travaux traînèrent ensuite quelque peu en longueur pour se terminer au début du XVIIIe siècle. Ce n’est que plus tardivement que l’on perça – en 1771 – une seconde porte latérale dans la façade occidentale.

Composée d’une série de cinq travées barlongues et dotée de bas-côtés, la nef ouvre sur un chevet constitué d’une simple abside à fond plat flanquée, au nord, d’une sacristie et, au sud, d’une chapelle probablement à vocation seigneuriale. La nef centrale ne s’élève que sur un seul niveau de grandes arcades, son éclairage indirect étant assuré par les baies des bas-côtés. Les ravages occasionnés par les guerres de Religion expliquent probablement tout à la fois la reconstruction complète du monument et le choix d’un style flamboyant, que l’on pourrait qualifier d’historiciste, cherchant à revenir à la tradition médiévale d’avant la Réforme. Effectivement, pour couvrir l’édifice, on utilisa uniquement des voûtes sur croisées d’ogives retombant sur des piles composées : un noyau rectangulaire pourvu de deux colonnes engagées. On remarque cependant la présence d’un pilier beaucoup plus puissant – ainsi que les arcs doubleaux leur correspondant – entre la troisième et la quatrième travées marquant probablement une séparation entre la nef des fidèles et un chœur liturgique. À l’intérieur comme à l’extérieur, l’ensemble du décor et de la modénature trahit une inspiration classique (bases, chapiteaux moulurés, corniches…), de même que les pots à feu qui couronnent certains des contreforts et le traitement du portail d’entrée.

La nef abrite une chaire du XVIIIe s. ainsi qu’un banc d’œuvre. Le reste du mobilier remonte pour l’essentiel au XIXe siècle.

L’édifice est dans un état sanitaire général préoccupant. Aussi a-t-il fait l’objet, en 1999, d’un projet de restauration divisé en trois tranches et qui a débuté en 2003. La deuxième tranche, pour laquelle La Sauvegarde a été sollicitée, concerne la maçonnerie en pierre de taille des façades, la charpente et la couverture en tuiles de la nef et de ses bas-côtés, ainsi que de la chapelle et de la sacristie.

Pour ces travaux, La Sauvegarde de l’art français a versé un don de 15 000 € en 2009.

 

Philippe Plagnieux

Le projet en images