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L’église dédiée à saint Jacques le Majeur se trouvait dans le diocèse de Sens, doyenné du Gâtinais, et relevait de l’abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire. Son existence est attestée au XIIe s. et le mur gouttereau nord de la nef le confirme, même si des baies plus larges ont été ouvertes au XVIe s., mais des modillons romans ont été conservés. Cette nef à  l’origine n’était pas voûtée d’où l’absence de contrefort au niveau des trois premières travées occidentales. La travée orientale de la nef et la première travée du chœur datent des XII-XIIIs. et ont été modifiées au XVe siècle. Un bas côté au sud a été ajouté sans doute à l’occasion des grands projets de reconstruction et d’agrandissement. Les voûtes de la nef ne datent que du XIXe siècle. Un vaste chœur à déambulatoire et chevet pentagonal était prévu. Les travaux furent commencés aux alentours de 1400, sans doute sous l’impulsion du seigneur de  Courcelles Jean de Braque ( † 1406), familier de Charles V, des ducs de Berry et d’Anjou, maître des Eaux et Forêts de Normandie, ou du moins par son fils Blanchet de Braque. La défaite d’Azincourt (1415) où Blanchet fut blessé et fait prisonnier interrompit complètement le chantier. Seuls ont été construits et subsistent les piles polygonales et les grands arcs brisés qui devaient contourner l’espace du chœur et l’ouvrir sur un déambulatoire. C’est dans cette partie droite du déambulatoire prévu qu’on a élevé d’une part à l’ouest, au XVIIe s., un clocher sans grand caractère appuyé sur le bas-côté sud, et plus à l’est la chapelle Saint-Hubert.

Cette chapelle est un édifice modeste à l’allure rustique abrité par un toit de tuiles en appentis. Les murs sont en moellons de même nature que le remplissage du grand arc du chœur voisin sur lequel elle s’appuie. Seuls les encadrements d’un oculus et des deux fenêtres en plein cintre de l’est sont en pierre de taille, de même que deux ouvertures plus basses en plein cintre aujourd’hui murées et qui font penser que cette chapelle est antérieure aux aménagements du XVIIe s. qui constituent son intérêt. Deux autres fenêtres éclairent l’autel, l’une au nord et l’autre, murée, au sud.

Simple rectangle voûté d’un berceau légèrement surbaissé, la chapelle a gardé une grande partie de son décor peint : au-dessus de l’autel, un miracle de saint Hubert guérissant un malade de la rage ; en face au-dessus de la porte, en trumeau, la vision de saint Hubert lors de la chasse au cerf. À la voûte la définition trinitaire : l’Esprit Saint dans un soleil, accompagné côté nord par un ange aux ailes déployées, puis le Christ dans un cadre octogonal, accompagné au nord par son  monogramme IHS porté par deux anges agenouillés. Le Père est figuré dans un vitrail de l’oculus à l’est.

De nombreux saints populaires et guérisseurs sont présentés dans des encadrements simulés sur le mur nord et sur l’autel. Le mur sud, comme le quartier de  voûte qui le surmonte, a perdu son décor à cause de l’humidité. Le tout cependant, outre son intérêt iconographique, a un grand intérêt esthétique. C’est un  bel ensemble décoratif où le trompe-l’œil permet de remplacer matériaux et œuvres précieuses. Commandité par le seigneur de Courcelles, Charles de Birague, il avait été béni en 1656 par l’archevêque de Sens.

Philippe Chapu

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