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L’église Sainte-Radegonde, située au milieu de biens appartenant à l’abbaye proche de Fontevraud, était un ancien prieuré-cure de l’abbaye Sainte-Croix de Poitiers.

Il ne reste de l’édifice roman qu’une portion du mur gouttereau nord, dans un bel et moyen appareil très régulier, surmonté d’une moulure qui doit marquer le sommet de l’élévation originelle. Une longue et étroite fenêtre romane, au linteau échancré en plein cintre, aujourd’hui murée, en confirme l’origine.

Toute l’église a été surélevée et reconstruite au XVe siècle. On a élevé alors un chœur à chevet plat, pourvu d’une fenêtre d’axe à remplage flamboyant et de deux fenêtres en arc brisé à double ébrasement, intérieur et extérieur, sous une voûte surbaissée, à croisée d’ogives à moulures prismatiques et retombant sur des culs-de-lampe sculptés.

La nef, couverte de charpente à l’origine, a été divisée en deux travées conçues dans le style du chœur, avec des voûtes de plâtre prolongeant des faisceaux de colonnettes.

Une chapelle s’élevait sur le côté nord, dont on voit l’arrachement à l’extérieur et le grand arc qui lui donnait accès. Une autre, sur le côté sud, a été ménagée dans le mur gouttereau avec une légère excroissance du plan.

On pénètre dans l’église au sud par une porte en arc surbaissé surmonté d’une moulure en chapeau de gendarme.

Le clocher-mur, au-dessus du pignon ouest, est doublé par un coffrage de charpente.

Un grand retable de pierre, autour du maître-autel, obstrue en partie la fenêtre d’axe. Encadré par deux hautes colonnes sous entablement et corniche, il comporte deux niches avec les statues de sainte Radegonde et saint Vincent et, au centre, au-dessus du tombeau de l’autel, un panneau rectangulaire, lui-même encadré de colonnes moins importantes ; un grand fronton couronne le tout, avec des cornes d’abondance et des pots de feu. Armoiries et initiales permettent d’attribuer cet ensemble, proche des œuvres d’Antoine Charpentier, au mécénat de Diane d’Albret, abbesse de Sainte-Croix entre 1650 et 1680.

On notera également la plaque funéraire de Jean-Louis Rogier, seigneur de Belleville et du Grand-Lessigny, fief situé sur la paroisse (1736). Cette plaque correspond peut-être à la chapelle seigneuriale du nord, aujourd’hui détruite. Des graffiti sont visibles sur le mur extérieur sud, évocation de voyage ou de pèlerinage.

La Sauvegarde de l’Art français a donné, en 2006, 2 000 € pour des reprises de fondations.

Philippe Chapu

Le projet en images