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L’église de Crosville-la-Vieille, dédiée à saint Martin, était placée sous le patronage de l’abbé de La Croix-Saint-Leufroy. Elle est située au cœur du village, entourée de son cimetière toujours en usage, dans un secteur de ruissellements importants, qui ont entraîné pour l’édifice des problèmes de stabilité.

Elle est composée d’une nef, flanquée d’un bas-côté méridional et d’un chœur à chevet plat. À l’ouest de la nef un clocher carré porte une haute flèche octogonale. Une sacristie, bâtie en silex à chaînage de pierre, a été ajoutée au XVIIe s. au sud du chœur.

Le chœur de la fin du XIIe s. est la partie la plus ancienne de l’édifice, il présente une maçonnerie de pierre de taille calcaire ; le chevet à pignon découvert est épaulé par trois contreforts plats à double glacis. Seule la face méridionale est percée de baies, l’une à encadrement rectangulaire, l’autre en arc brisé.

La nef conserve quelques éléments du XIIIe s., époque à laquelle on peut notamment attribuer la façade occidentale. La nef a en effet bénéficié d’une importante campagne de reconstruction au XVIe siècle. Le bas-côté sud est la partie la plus intéressante de l’édifice ; il se compose de trois travées construites en pierre de taille calcaire, épaulées par des contreforts saillants à ressaut. Chaque travée présente un pignon découvert, percé d’un oculus, dont les rampants sont ornés de feuillages et d’animaux fantastiques ; l’ensemble est éclairé par des baies à remplage flamboyant ; un portail inachevé s’ouvre dans la première travée, il présente des traces de désordres anciens. Cette partie de l’église est pourvue d’un décor mouluré et sculpté d’une grande finesse d’exécution.

Le bas-côté est voûté d’ogives et ouvre sur la nef par de grandes arcades en arc brisé, inscrites entre des piliers octogonaux. Les autres parties de l’édifice non voûtées sont simplement couvertes d’une charpente lambrissée. Plusieurs objets classés sont conservés dans cette église.

Pour une confortation du bas-côté sud, et pour permettre la réouverture de l’édifice au public, la Sauvegarde de l’Art français a accordé en 2001 une subvention de 6 860 €.

É. W.

 

Bibliographie :

Dictionnaire des églises de France, IV B, Normandie, Paris, 1968, p. 54.

Nouvelles de l’Eure, n° 11, 1962.

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