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Parmi les églises fortifiées de la Thiérache, l’église Notre-Dame de Dohis figure en bonne place. La complexité de son plan, le mélange, parfois difficile à interpréter et dater, de la pierre et de la brique témoignent sans doute des adaptations nécessaires de l’édifice religieux aux impératifs de défense. L’église présente un plan en forme de croix latine ; elle comprend une nef flanquée de bas-côtés, précédée d’un clocher-porche, un transept et un chœur terminé par un chevet plat. Une tour circulaire flanque l’angle sud-est, tandis qu’une échauguette s’élève au-dessus de l’angle nord-est. L’emploi de la brique sur la plus grande partie de l’édifice et le revêtement de plâtre qui couvre toutes les parois intérieures rendent difficile l’identification des différentes phases de modification du bâtiment. L’édifice primitif consistait vraisemblablement en une nef unique terminée par le chevet plat actuel. Aucun vestige ne permet d’avancer une datation pour ce premier état. Le clocher-porche, édifié en pierre de taille au XIIIe  ou XIVe s., est  la partie la plus intéressante de l’édifice. De plan rectangulaire, il comporte trois niveaux séparés par deux larmiers horizontaux ; il est flanqué au nord d’une cage d’escalier légèrement saillante. Le clocher-porche était à l’origine ouvert au nord et au sud par deux grandes arcades. L’arcade occidentale s’élevait jusqu’au second niveau. Le troisième niveau était éclairé par une baie géminée à l’ouest, par une baie simple sur chacune des faces latérales. Les arcades ont été murées, seule une porte a été ménagée en façade. Cette modification est sans doute à mettre en relation avec la construction, au chevet, d’une grosse cour ronde en brique, dont les seules ouvertures sont des bouches à feu, peut-être du XVIe s. La partie supérieure du mur du chevet, ainsi que  l’échauguette de l’angle nord-est, pourraient remonter à cette époque. Au XVIIIe s., on ajouta un transept à l’édifice. Enfin, en 1866, des arcades furent ouvertes dans  les murs  de  la  nef  lors de  la construction des bas-côtés. L’intérieur de l’église a été entièrement refait au XIXe s. Un décor de faux appareil a été tracé sur les murs et les voûtes en plâtre à cette époque. L’église renferme deux autels en bois doré du XVIIIe s. surmontés de beaux retables. Les voûtes des bas-côtés et du transept, très endommagées, ont été rem­ placées en 1994 par un plafond qui a été recouvert de plâtre sur les bas-côtés (pour s’harmoniser avec le traitement de la nef), et par un plancher en chêne sur solivage sur le transept. La Sauvegarde de l’Art Français a accordé une aide de 30 000 F pour ces travaux en 1994.

J.-P. F.

 

Le projet en images