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Le village de Doncourt-sur-Meuse s’est créé à proximité de la voie romaine Reims-Trèves. Il était, au Moyen Âge, le siège d’une seigneurie de la châtellenie de Bourmont, relevant du duché de Bar puis de celui de Lorraine. La paroisse appartenait jusqu’en 1789 au diocèse de Toul ; les dîmes et le droit de présentation étaient propriété du seigneur, indication qui laisse supposer que l’église, dédiée à saint Maurice,  avait  été fondée à son initiative. L’édifice s’élève en haut du village,  à mi-pente.  En 1477 les Bourguignons, qui se dirigaient sur Nancy, y mirent le feu. La peste ravage le village en 1587. En 1865,  le cimetière est agrandi par l’achat d’une large bande de terrain au nord de l’église. Jusqu’à la fin du XIXe s. la flèche du clocher et l’abside étaient encore couverts en essentes, peintes couleur ardoise.

La partie est, composée d’un chevet à cinq pans, d’une travée droite et d’une travée surmontée du clocher, fut reconstruite en 1494 ; cette date figure sur les deux piliers, à l’entrée du chœur (chiffres romains au sud, chiffres arabes au nord). Les maçonneries sont en pierre de taille.

La nef, d’un seul vaisseau, fut reconstruite en 1835 (comme l’indique la date portée au fronton du portail ouest). De style classique, elle est plafonnée et éclairée au nord et au sud par trois grandes baies en arc cintré.

La partie orientale de l’édifice est plus ancienne. Chaque travée est voûtée sur croisée d’ogives retombant en pénétration directe sur les colonnettes et le chevet est couvert d’une voûte à six nervures. La baie est, bouchée lors de l’installation du retable, au XVIIIe s., conserve encore son remplage flamboyant. À l’extérieur, la corniche de l’abside est décorée de modillons sculptés.

Une petite chapelle rectangulaire, construite en moellons,  a été ajoutée au XVIe s. au nord de la travée droite ; elle communique avec l’église par un grand arc brisé et quelques marches car son sol est un peu plus élevé. Des départs de nervures montrent qu’il était prévu de la couvrir d’une voûte d’ogives ; elle possède une petite porte dans le mur ouest, vers le cimetière.

Au XVIIIe s., comme dans de nombreuses églises du Bassigny, le mobilier intérieur est refait : la chaire à prêcher et trois beaux autels en bois sculpté, peint et doré, sont installés ainsi que le maître-autel dont l’antependium présente des scènes du martyre de saint Maurice et les deux autels latéraux, celui du nord dédié à saint Nicolas et celui du sud dédié à la Vierge. Une cloche date de  1767.

La Sauvegarde le l’Art français a versé en 2002 une subvention de 4 116 € pour le drainage du côté nord-est et l’assainissement de l’église.

J. F.

 

Bibliographie :

Arch. dép. Haute-Marne, 2O 1238.

N. Villa-Sébline, La sénéchaussée de la Mothe et Bourmont des origines à 1645, Langres, 2002, passim.

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