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Église Saint-Pierre de Panlatte. Bien que comptant moins de 400 habitants, la commune de Droisy possède trois églises, dont celle de Panlatte, cette ancienne commune lui ayant été récemment rattachée. Le paysage actuel de Panlatte, nommé dans les sources Plessis-Panlatte, avec son bourg de plan circulaire placé au centre d’un terroir venant buter sur des lisières  forestières, renvoie à un défrichement « en étoile », réalisé aux XIe-XIIe siècles, époque de construction de l’église primitive.

Flanquée au sud de son enclos paroissial, l’édifice a été réalisé presque intégralement en maçonnerie de silex de petit appareil, joint au mortier, sur un plan rectangulaire. Il est couvert d’une toiture à longs pans surmontée à l’ouest d’un court clocher à flèche pyramidale. Dans le mur sud, deux baies étroites, en plein cintre, ainsi qu’une trace de baie de même type, à la jonction chœur-nef, sont de type roman. Au mur sud s’oppose le mur nord de la nef et du chœur, percé de baies en tiers point, correspondant à une reconstruction sans doute importante de l’édifice au début du XVIe siècle : on voit en effet en 1514 Toussaint Varin, évêque de Thessalonique, consacrer cette église Saint-Pierre sans doute ruinée par la guerre de Cent Ans. Le pignon ouest est resté aveugle tandis que le chevet plat a reçu lors de la reconstruction une large baie axiale en tiers-point à remplages flamboyants.

L’accès à l’intérieur se fait par une porte percée dans le mur sud de la nef. Le volume unique de la nef et du chœur, éclairé par  des vitraux losangés blancs, n’est rompu qu’en partie ouest par les quatre poteaux du clocher et les éléments de support de sa charpente. Les murs ont gardé des enduits anciens, avec d’importantes traces de peintures décoratives, ou badigeons de couleur, jusqu’au niveau inférieur des fenêtres. Ce décor, à la datation incertaine, peut-être tardif, est complété par une série de cercles polychromes aussi bien dans la nef que dans le chœur. La charpente de l’ensemble s’appuie sur une sablière moulurée; six entraits, avec poinçons chanfreinés sont visibles, celui du chœur ayant été coupé pour recevoir au XVIIIe s. un grand retable en bois polychrome. La présence de mortaises dans les entraits indique que cette charpente reposait autrefois sur des poteaux placés contre le mur. L’entrait médian du chœur  a été sculpté (sans doute au XVIe s.) d’un blason (illisible) encadré de deux angelots. La voûte, en berceau brisé, a reçu un lambris de chêne à forts couvre-joints. Le sol est carrelé de tomettes anciennes. La  sacristie qui flanque l’édifice en partie nord-est ne semble pas remonter à une époque antérieure au XVIIIe siècle.

La couverture de l’édifice, en tuile, devenue très vétuste, devait être entièrement refaite sous peine de voir apparaître des désordres plus importants. La commune a bénéficié d’une aide de 5 000 € de la part de la Sauvegarde de l’Art français pour cette réfection.

 

 

Lionel Dumarche

Le projet en images