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L’église Saint-Germain d’Écardenville, située dans la vallée de l’Eure, à une dizaine de kilomètres en amont de Louviers, est citée pour la première fois au XIIème s. ; les titulaires  du  fief  l’avaient alors placée sous le patronage du monastère de la Croix, distant de seulement deux kilomètres. Sa nef est formée  d’un  large  vaisseau couvert d’une charpente lambrissée à poinçons et  entraits  apparents. Elle est éclairée par six grandes baies en arcs brisés qui ont été symétriquement disposées dans ses murs goutterots au XIXème s. et  dont  les  moulures se poursuivent jusqu’à la base. Un grand arc brisé ayant pour supports deux colonnes engagées, dont les bases  sont  situées  à  environ  un  mètre  du  niveau  actuel  du   sol  et   qui   peuvent   dater  du   XIème s. resserre la nef à son extrémité orientale  pour  l’ouvrir  sur  un chœur à chevet plat, composé de deux travées voûtées  sur  des  croisées d’ogives quadripartites, séparées par  un  arc  doubleau.  Ces ogives viennent retomber sur de  fines  colonnettes  dont  les  chapiteaux sont ornés d’un décor végétal du XIVème s. ou  du  début  du  XVème s.  Le chœur  est  éclairé  au  nord  et  au  sud  par  deux  baies  en  arcs  brisés  et épaulé à l’extérieur par des contreforts à deux glacis. La tour  du clocher a été placée du côté  nord,  à  la  jonction  du  chœur  et  de  la  nef. Sa construction aurait été entreprise au  XVIème  s.  Elle  a  trois niveaux, en  retrait  les  uns  par  rapport  aux  autres,  et  est  renforcée aux angles par des contreforts saillants, placés dans le sens de la diagonale des murs, sur lesquels chaque retrait est marqué par un glacis. Son premier niveau est voûté sur  croisée d ‘ogives et  éclairé  au nord par une  baie  dont  les meneaux  à section  concave  ont  cous la même force. À l’est, lui est accolée une  tourelle  escalier  qui permet l’accès aux étages. La cloche porte la date de 1623.  La façade, amortie en pignon, est percée de deux baies en plein cintre surmontées d’un œil-de-bœuf et précédée par un auvent en  char pente dont les murs sont maçonnés. Au chevet, une sacristie à laquelle on accède par deux portes ménagées de parc et d’autre de l’autel, dans le mur oriental du chœur, a été ajoutée à l’église primitive. Deux petites baies rectangulaires percées dans ce mur et ébrasées vers l’extérieur viennent éclairer le comble au-dessus du chœur, qui a été surélevé à une dace inconnue. Le mobilier comprend deux chapiteaux romans utilisés comme socles  des  fonts  et des sculptures des XVème s. et XVIème s. En 1992, la Sauvegarde de l’Arc Français a fait don de 100 000 F à la commune pour  la  réfection  de la toiture et du pignon oriental de l’église.

J.-Ph. D.

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