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Église Saint-Martin. Le territoire d’Échemiré, à quelques kilomètres à l’ouest de Baugé, est situé au nord-est du département de Maine-et-Loire. Échemiré trouve son origine dans la villa Scameriacum ; ce domaine gallo-romain était devenu un fief au IXe siècle ; la paroisse s’est constituée autour d’un château fortifié avant le XIe siècle. Célestin Port signale qu’à cette date le château enveloppait l’église. Au château détruit à une date inconnue succède un manoir au XVIe siècle. Rainaud, fils de Gédéon d’Échemiré, devenu religieux à l’abbaye Saint-Julien de Tours apporta comme bien l’église d’Échemiré à l’abbaye vers 1081-1090. Les Bénédictins installèrent alors un prieuré dédié à saint Bibien, un établissement existant encore à la fin du XVIIIe siècle. La paroisse était desservie par un prêtre séculier, ayant obtenu son indépendance vis-à-vis du prieuré. Elle relevait du diocèse d’Angers.

L’église, placée sous le vocable de Saint-Martin-de-Tours, orientée est-ouest, est édifiée au cœur du bourg. Elle adopte un plan en croix latine. Le chevet à l’abside flanquée de deux absidioles, le transept et le mur nord de la nef datent du tout début du XIIe siècle. Le clocher carré fut monté sur la croisée du transept quelques années plus tard. À la fin du XVIIe s., les parties orientales sont modifiées, surélevées par rapport à la nef. Deux nouvelles baies éclairent l’abside principale.

La nef est fortement reprise à ce moment et un nouveau lambris de voûte installé en 1705. La Révolution entraîne l’abandon de l’église et une grande partie de son mobilier disparaît. En 1864, l’architecte d’Angers Heulin (1817-1865) procède à la restauration de la nef. En 1920, la foudre détruit la haute flèche d’ardoise du clocher et on lui substitue un toit en pavillon à égout retroussé.

Le chevet de l’église comprend un chœur terminé par une abside semi-circulaire en pierre de taille de tuffeau, prenant jour au moyen de trois baies en plein cintre, agrandies. L’abside est flanquée de deux absidioles, chacune dotée d’une baie à l’est, celle de l’absidiole nord ayant conservé son étroitesse primitive. L’absidiole nord est édifiée en moellons de grès, utilisés ailleurs pour la base des murs. Des corniches à modillons, à motifs ornementaux ou à figures, couronnent les murs. Au-dessous se développe le décor peint ocre rouge d’une litre seigneuriale. L’abside principale est épaulée de deux contreforts. Les absidioles ont conservé les dispositions primitives de leur toiture en demi-poivrière alors que la toiture de l’abside principale a été modifiée vers 1684 avec la construction de deux lucarnes latérales. La tour de clocher, de plan carré, bâtie à l’aplomb de la croisée du transept, de caractère massif, est percée sur chacune des faces de l’étage de la chambre des cloches de deux baies géminées inscrites dans des arcs en plein cintre. Les colonnettes médianes supportent des chapiteaux romans à corbeille à crochets feuillagés et couronnés par des tailloirs. À l’intérieur, la croisée du transept est couverte par une coupole sur trompes dissimulée de nos jours par une fausse voûte néo-gothique mise en place lors des travaux menés par Heulin en 1864. Les bras du transept offrent des voûtements néo-gothiques. L’arc oriental de la croisée ouvre sur un chœur couvert d’un berceau plein cintre, chœur aux parois habillées de lambris de la fin du XVIIe siècle. L’abside et les absidioles sont voûtées en cul-de-four.

La nef romane fut reprise probablement en 1684, simultanément aux aménagements apportés au chœur. Mais en 1860, le mur gouttereau sud et le mur pignon ouest s’avérant très fortement dégradés, l’architecte Heulin restaure la nef, reconstruisant le mur sud et la façade, la nef étant agrandie. Ces travaux s’achèvent en octobre 1864. L’intérêt architectural de l’église Saint-Martin d’Échemiré réside dans la belle composition de son chevet roman angevin.

Les travaux pour lesquels la Sauvegarde de l’Art français a octroyé une subvention de 3 811 € en 2001 concernent les maçonneries anciennes de la nef.

P.-X. H.

 

Bibliographie :

Ministère de la Culture : dossier de protection Monument historique.

C. Port, Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et- Loire, t. II, Angers, 1878, p. 96-98.

Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France. Commission régionale Pays de la Loire. Canton de Baugé, Maine-et-Loire, Nantes, 1987 (Images du patrimoine), p. 41.

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