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Église Saint-Martin. Représentée à la fin du XVIe s. sur une gouache des « Albums » de Charles de Croÿ, cette petite église en pierre crayeuse avait été en grande partie reconstruite dans la première moitié du siècle.

Voisine d’un château qui fut important et dont subsiste, au-delà de la rivière, un intéressant corps d’habitation des XVIe et XVIIe s., cette modeste église (23 m de long) se signale par un portail remontant vraisemblablement au troisième tiers du XIIe s., ce qui en fait l’un des plus anciens du département. Réalisé en pierre malheureusement gélive, ce portail est très dégradé par les intempéries, en particulier au niveau de ses archivoltes, décorées de bâtons brisés et de motifs divers. Le clocher-porche qui le surmonte a été reconstruit à la fin de l’époque médiévale. D’allure massive, épaulé aux angles de hauts contreforts à plusieurs ressauts, il se termine en une terrasse ceinte d’une balustrade, servant de base à une flèche de pierre à pans. Très dégradées, les parties hautes et la flèche ont été entièrement restaurées en 1881 sous la direction de Jules Colbrant, architecte à Saint-Omer.

La nef lambrissée, dont les murs doivent remonter au XIIe ou au XIIIe s., précède l’arc triomphal qui ouvre sur les deux travées de chœur, reconstruites au début du XVIe, couvertes de voûtes sur croisées d’ogives et terminées par un chevet plat. Deux chapelles sont venues s’accoler à l’édifice, la première au nord, appuyée à la première travée de chœur, la seconde au sud, à l’extrémité de la nef, simulant la présence d’un croisillon.

Celle du nord est une ancienne chapelle seigneuriale, munie non pas d’une vue oblique permettant de suivre les offices, mais d’un véritable passage permettant d’accéder à l’autel. Celle du sud, plus récente, doit remonter au XVIIe siècle.

L’église abrite deux retables d’autels latéraux en pierre, encadrés de colonnes, élevés à la fin du XVIIe s. et restaurés à plusieurs reprises, un culot sculpté aux armes de la famille du Bois de Fiennes et une intéressante statuaire, en bois ou en pierre, souvent polychrome, du XVe au XVIIe siècle. Un petit escalier permettait d’accéder au caveau, voûté d’un berceau de briques, où subsistent deux sépultures de la fin du XVIIe siècle.

Les travaux menés en 2010 ont porté sur la tour, et plus précisément sur les maçonneries des parties hautes, exposées aux vents venus de la côte et maladroitement reprises au ciment : glacis au-dessus du portail, contreforts, larmiers, terrasse et balustrade.

La Sauvegarde de l’Art français a participé à ces travaux en accordant un don de 12 000 € en 2010.

Philippe Seydoux

Le projet en images