• Supprimer
  • Supprimer
  • Supprimer

Eglise Saint-Martin. Le village situé dans la vallée de l’Aunette, baptisé Énencourt-Léage par opposition à Énencourt-le-Sec qui se trouve sur le plateau, relevait jusqu’à la Révolution du diocèse de Rouen. De l’église romane subsistent quelques vestiges dans les maçonneries de la nef à vaisseau unique, notamment d’étroites baies en plein cintre sur le flanc sud qui ont été en partie dégagées lors des récents travaux. La nef a été largement reprise par la suite, la voûte en bois n’est pas antérieure au XVIe siècle. L’accès primitif à l’église ne se faisait peut-être pas par la façade ouest dont le portail n’est pas antérieur au XVIe siècle. Le clocher implanté à l’extrémité de la nef daterait pour les parties les plus anciennes du XIIe s., mais il a été renforcé ultérieurement par l’adjonction de contreforts qui en épaulent les angles orientaux. La flèche en ardoises qui le coiffe remonte au XVIe siècle. C’est à cette époque qu’on adossa, sur la face sud du clocher, une tourelle en brique et chaînages d’angles en pierre, pour accéder au beffroi. Les parties orientales de l’église, chapelles latérales et chœur, ne sont pas antérieures au XVIIe siècle. Des fragments de comptes, en date de 1636-1638, pourraient se rapporter à la construction de la chapelle nord, alors que les dépenses faites en 1639 par le curé Robert Moreau (mort en l650), dont l’épitaphe est conservée dans la chapelle sud transformée en sacristie, concerneraient le chœur. Celui-ci offre la particularité d’être surélevé de sept marches pour pouvoir surplomber la route principale du village, selon des dispositions qui ne sont pas sans rappeler le chœur de l’église voisine de Senots, construit au-dessus du ru du Mesnil. Ce sont deux exemples spectaculaires des contraintes topographiques pesant sur l’architecture d’églises en cours d’agrandissement, l’église d’Énancourt-Léage atteignant maintenant 25 m de long environ. Cet édifice composite a l’avantage de conserver un important mobilier, notamment de nombreuses statues, pour la plupart des XVIe et XVIIe s. : une grande Vierge à !’Enfant, un saint Antoine, un saint Jean-Baptiste ainsi qu’ une Vierge et un saint Jean de calvaire, une chaire et un lutrin du XVIIIe siècle. Un saint Sébastien et un saint  évêque, sans doute le patron de l’église, saint Martin, ornent les niches latérales du maître-autel du XVIIe s. dont le retable peint représente les trois Marie au tombeau du Christ le matin de Pâques. Selon les comptes de la fabrique de 1784-1787, la chaire est l’œuvre de Louis Parage, menuisier à Jaméricourt, qui en reçut la somme de 424 livres, le 22 mai 1785. Les sculptures principales sont toutefois dues à Duchesne, sculpteur de Gisors, qui en perçut pour salaire la somme beaucoup plus modeste de 30 livres. Les lambris de la nef, datés de 1786, ont été réalisés par le même Parage qui exécuta ce travail pour la somme de 520 livres 4 sous. Le banc d’œuvre porte la date de 1763. La Sauvegarde de l’Art français a accordé une subvention de 15 000 F en 1998 pour une première tranche de travaux concernant la réfection de joints d’une partie de la façade sud. Pour la seconde tranche concernant des travaux similaires sur les murs du chœur et le mur mitoyen de l’ancien prieuré, elle a donné 8 000 F.

D.S.

 

 

Le projet en images