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Chapelle Saint-Élymond. La seigneurie d’Épiry, après avoir appartenu aux Rabutin du XIVe au XVIIe s., passe à la famille d’Aunay. C’est dans l’église du lieu, que Jeanne, dame d’Aunay, épousa Vauban en 1660. La chapelle, après avoir été propriété de la famille Hénard, qui y effectua des travaux dans les années 1952-1954, puis des barons de Fürstenberg, a été cédée par cette famille à la commune il y a trois ans.

Le curieux vocable de la chapelle proviendrait de la contraction de « Elie du Mont », nom de l’ermite qui l’aurait construite. Ce petit édifice de douze mètres sur six, situé dans un site bucolique au lieu-dit « Chandelier », est bordé par l’Yonne, non loin d’une source miraculeuse. On s’y rendait en pèlerinage pour guérir de maux des voies respiratoires. On formait alors un vœu en buvant l’eau de la source puis on jetait des branches d’arbres dans la rivière. À l’occasion du pèlerinage, le lundi de la Pentecôte avait lieu la « louée » des domestiques.

L’édifice daterait de la fin du XVe ou du début du XVIe s., datation corroborée par de rares indices comme la table d’autel et les vestiges de peinture murale. La chapelle comporte une nef de plan oblong, orientée, à laquelle on accède côté ouest par une porte à deux vantaux, couverte par un linteau horizontal. Le pignon a été remanié, car il a laissé apparaître, lors du dégagement de l’ancien enduit, un grand arc en plein cintre. Ce premier sanctuaire est prolongé par un second sanctuaire, plus petit, communiquant avec le premier par une porte pratiquée à gauche de l’autel dans le mur de séparation. Il sert de sacristie. Le linteau de cette porte est formé d’une partie d’une ancienne table d’autel. Les deux sanctuaires sont couverts d’un toit à deux versants en tuiles plates et une croupe du côté ouest, avec un clocheton en charpente couvert d’ardoises.

 

Le premier sanctuaire n’est plus éclairé que par une seule baie côté sud, à linteau segmentaire, datant probablement du XVIIIe s., l’autre baie ayant été murée. Le second est éclairé, côté nord, par une baie. L’ensemble est actuellement couvert d’une charpente apparente, mais un départ de voûtes, perceptible au niveau supérieur des murs du premier sanctuaire, laisse supposer qu’il a été voûté.

Le mobilier ne consiste plus qu’en deux autels, formés de massifs en maçonnerie enduite et dont seule la table de pierre de l’autel du premier sanctuaire a été conservée. Du retable de style baroque, dont on notait encore vers 1960 la présence, ne subsiste plus qu’un tabernacle, simple niche pratiquée au-dessus de l’autel.

Le décor, limité à une peinture murale placée au-dessus de l’autel du second sanctuaire, représente une Pietà et un saint évêque en donateur. La scène paraît dater du début du XVIe s., à en juger par les vêtements de la Vierge et la bordure formée de feuilles de lauriers. Cette peinture sera restaurée.

Parmi les statues qui ont été emportées par les derniers propriétaires, figuraient une Vierge et un saint Élymond, représenté comme saint Denis, avec sa tête mitrée entre les mains.

Pour des travaux de mise hors d’eau, comprenant la charpente et la couverture et restauration de la maçonnerie, la Sauvegarde de l’Art français a accordé 9 000 € en 2008.

 

Bernard Sonnet

Le projet en images