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L’église Saint-Loup-et-Saint-Gilles appartenait au chapitre de la cathédrale de Chartres. Sa construction paraît correspondre à une charte de 1169 citant ce chapitre et le seigneur du lieu Rahier de Montigny.

L’édifice lui-même est effectivement du XIIe s. et d’un modèle courant dans cette région de Beauce et du Perche voisin. Son plan est simple : une nef unique prolongée par un chevet en hémicycle. Ses murs épais sont en moellons de grison, la toiture en tuile, sauf sur la flèche de charpente, et le chevet en ardoise. La façade occidentale, maintenue par deux contreforts latéraux, est divisée en trois travées verticales par quatre contreforts plats reliés à mi-hauteur par trois arcades en plein cintre dont celle du centre encadre le portail en plein cintre. Cette disposition du portail roman entre deux arcatures aveugles est fréquente dans le Poitou et le Sud-Ouest, plus rare au nord de la Loire. Les fenêtres romanes sont conservées au-dessus du portail et dans les murs gouttereaux, sauf au niveau du chœur, côté sud, où une ouverture plus large a été ménagée pour éclairer le maître-autel.

À l’intérieur, la première partie de la nef est encombrée par les poutres du tabouret support de la nef. Cette nef n’était pas voûtée de pierre, mais était couverte d’un lambris du XVIe s. peint d’arabesques et écussons, remplacé par des plaques d’isorel. Un  grand retable occupe le fond du chœur. Le panneau central est encadré par deux doubles colonnes à chapiteaux corinthiens supportant un entablement et un fronton courbe. Ces colonnes se répètent à l’extérieur pour présenter deux grandes statues.

Le chœur a conservé ses lambris, mais il a malheureusement perdu son caractère par la suppression récente de la poutre de gloire pourvue d’un crucifix qui délimitait son volume vers la nef. En revanche, la chaire, le banc d’œuvre et les bancs des fidèles ont été conservés. Outre des fonts baptismaux sculptés du XVIe s., l’église abrite quelques statues de bois assez rustiques.

Pour la restauration de la maçonnerie, de la charpente et de la couverture, la Sauvegarde de l’Art français a accordé en 2005 une aide de 10 000 €.

Philippe Chapu

 

Bibliographie :

Fr. Lesueur, Les églises de Loir-et-Cher, Paris, 1969, p. 171.

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