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Eglise Notre-Dame. Le village de Fraillicourt appartenait au chapitre de la cathédrale de Reims qui en partageait la seigneurie avec le seigneur de Rozoy. Vers 1180, le chanoine Arnould de Blois éleva à Fraillicourt une chapelle, bien distincte de l’église  paroissiale  sur laquelle le chanoine n’avait  aucun  droit,  selon  les termes de la fondation rappelée dans une bulle de Clément III en date de 1189. L’année suivante, le village se vit accorder par le chapitre cathédral de Reims une charte de franchise. Il est probable que les parties les plus anciennes de l’église, le        portail en arc brisé qu’abrite la tour-porche, remontent   à  cette époque.

Ses ébrasements à ressauts sont ornés de trois colon­ nettes baguées qui reçoivent une archivolte richement moulurée. La tour-porche remonte, au moins dans ses parties basses, au XIIIe siècle. Elle se compose d’un premier niveau voûté d’ogives pro­ filées en amande, qui fait office de porche. L’arcade en arc brisé à arêtes vives qui en perce le mur ouest, est surmontée d’une succession de cinq arcatures aveugles très étroites prises sous un arc de décharge. Ces deux niveaux sont flanqués de puissants contreforts cruciformes en pierre de taille sur lesquels se posent des tourelles en quart de cercle en encorbellement ; la partie supérieure de celles-ci, comme celle de l’ensemble du clocher, est en briques, ce qui traduit une phase de travaux des XVIe ou XVIIe s., ce matériau étant alors particulièrement répandu en Thiérache.

Au-delà de la nef à trois vaisseaux séparés par des arcades en plein cintre aux supports quadrangulaires, et simplement plafonnée, s’étend le chœur dont l’emprise au sol est plus vaste et la construction plus recherchée puisqu’on y retrouve l’emploi de la pierre de taille. Il s’étire sur deux travées au-delà de l’arc triomphal qui pourrait remonter au XIIIe siècle. Les parties orientales conservent des témoins de fortification dans l’amorce d’une tourelle en encorbellement dans l’angle sud-ouest, à proximité de la nef. Ces éléments font écho aux renforcements de la tour-porche, pourvue d’un assommoir derrière un arc plein cintre en brique lancé à l’ouest entre les deux contreforts d’angles. Ils sont tout à fait caractéristiques de la fortification des églises de Thiérache aux XVIe et XVIIe s., dans cette région frontière exposée aux ravages des pillards tirant profit du conflit entre la France et les Impériaux.

L’église conserve des fonts baptismaux romans, à cuve hémisphérique bordée d’une frise d’arceaux en plein cintre sur des pilastres aplatis. Un confessionnal du XVIIe s. proviendrait de l’abbaye cistercienne de La Val-Roy.

En l’an 2000, la Sauvegarde de l’Art français a accordé une subvention de 12 196 € à la commune pour la réfection de la toiture de l’église.

D.S.

Le projet en images