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Comme de très nombreuses églises auboises, Saint-Laurent de Fuligny est un édifice composite qui comprend une nef romane, un chœur reconstruit à la fin du XVeou au début du XVIes., un porche et une chapelle adossée au bas-côté nord de la nef au siècle suivant.

La courte nef unique, édifiée en moellons au XIIes., couverte en tuiles plates, est éclairée par deux baies en plein cintre et, au sud, par une baie contemporaine des travaux du chœur, baie qui a gardé son remplage flamboyant et quelques fragments de vitrerie XVIes. classés en 1913. Ils se trouvent intégrés dans deux lancettes, un soufflet et deux écoinçons du tympan. On y voit encore des éléments de décor végétal, une Sainte Trinité et de la vitrerie losangée qui comble les lacunes. Cette nef est couverte d’une voûte lambrissée qui a reçu un enduit. Sur la façade ouest est venu se greffer, à l’époque classique, un porche qui sert d’entrée principale à l’édifice et masque la porte médiévale en arc brisé. Le clocher, sans doute du XVIes., s’élève à l’extrémité nord-ouest de la nef. Ses trois niveaux d’abat-son sont surmontés d’une flèche octogonale effilée, couverte d’ardoises, dont le plan et la silhouette se rencontrent fréquemment à cette époque en Champagne.

Le chœur à trois pans est contrebuté par des contreforts aux angles. Trois baies, en partie murées, éclairaient le sanctuaire. Les baies latérales sud et nord présentent en partie basse un arc surbaissé dont l’un porte la date de 1769. La baie d’axe a été condamnée au XVIIes. lors de la mise en place du grand retable. Ce chœur est couvert, comme la nef, d’un lambris en chêne terminé ici par un cul-de-four au-dessus de l’abside, dont l’entrait repose sur quatre colonnes rondes tronquées.

L’édifice, déjà en mauvais état, a beaucoup souffert de la foudre et de l’orage du 2 août 2000. La charpente a été désorganisée autour du clocher qui s’est dangereusement penché vers le sud, tuiles et ardoises se sont envolées, les fissures des maçonneries se sont élargies, la voûte lambrissée de la nef s’est soulevée, le mobilier a été en parti détruit.

Le projet de restauration de l’édifice a porté d’abord sur la remise en état des charpentes et des couvertures. Pour les charpentes, les bois d’origine ont été remis à leur place tant que faire se pouvait. Les maçonneries, qui souffrent de remontées capillaires, ont été drainées puis restaurées par des coulis de chaux hydraulique, complété par des reprises de maçonneries.

Pour aider la commune à financer ces travaux, la Sauvegarde de l’Art français lui a attribué une aide de 22 000 € en 2007.

 

Jannie Mayer

 

Bibliographie :

 

  1. Arbois de Jubainville, Répertoire archéologique du département de l’Aube, Paris 1861, p. 150.
  2. Roserot, Dictionnaire historique de la Champagne méridionale(Aube), des origines à 1790, t. II, Langres, 634.
  3. Beau, Essai sur l’architecture religieuse de la Champagne méridionale auboise hors Troyes, Troyes, 1991.

Corpus Vitrearum, Les vitraux de Champagne-Ardenne,CNRS, Paris, 1992, p. 108.

 

 

Le projet en images