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Église Saint-Martin. Elle s’élève à peu de distance de la rivière qui a donné son nom au village. Elle est signalée dès le XIe siècle. Son patronage appartenait à l’abbaye limousine d’Uzerche.

Cette église fort modeste (longueur totale 16,42 m, largeur intérieure de la nef 5,70 m) présente un petit vaisseau uniforme, sans fragmentation en travées, dont la partie orientale, terminée par un mur droit, sert de chœur. Un plafond lambrissé, refait encore à l’époque moderne, couvre le tout. Le chevet est éclairé par trois baies étroites et hautes, ébrasées presque uniquement vers l’intérieur, sans doute par mesure de sécurité. Une grande fenêtre moderne a été ouverte au sud. Une chapelle de deux travées a été accolée sur le flanc nord. Elle est couverte de croisées d’ogives reçues par des culots moulurés. C’était la chapelle des Bridiers, seigneurs de Gartempe ; leurs armoiries figurent sur une des clefs ; l’autre porte le monogramme du Christ. Cette chapelle seigneuriale bénéficie d’un accès particulier à l’ouest. La porte en plein cintre, ornée de moulures (XVIe s.), est surmontée d’une pierre sculptée arborant, sous une accolade, les armes des Bridiers ; un troisième écusson se trouve sur une pierre tombale au centre de la nef. À signaler aussi une litre funéraire peinte sur le mur de la nef à l’entrée du chœur (XVIIe s.). Une sacristie a été ajoutée à l’est de la chapelle.

La façade et la partie orientale en moyen appareil monté régulièrement dénotent, comme le mince triplet du chevet, le XIIIe siècle. À l’ouest, la porte en cintre brisé est étroite et d’une extrême simplicité ; elle comporte une seule voussure chanfreinée qui tombe d’un trait jusqu’au sol. Un sympathique clocher en charpente coiffé d’une flèche à pans a été élevé tardivement, comme bien souvent, au-dessus de l’entrée.

Ce petit édifice bien situé conserve le témoignage d’une architecture rurale rudimentaire qui se contente d’une nef « lisse », à la manière des églises des Bonshommes de Grandmont, non, dans le cas présent, par humilité, mais par nécessité économique. De tels témoignages deviennent de plus en plus rares. Il faut éviter leur disparition.

La Sauvegarde de l’Art français a versé une aide de 7 622 € en 2001 pour la mise hors d’eau.

J. Th.

Bibliographie :

L. Lacrocq, Les églises de France. Creuse, Paris, 1934, p. 73.

A. Louradour, « L’église de Gartempe », Mémoires de la Société des sciences naturelles et archéologiques de la Creuse, t. 35-3, 1965, p. 725-728.

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