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Somme affectée
3 000 €

Ce tableau a bénéficié d’un généreux mécénat du Crédit Agricole – Ile de France dans le cadre de la campagne du Plus Grand Musée de France pour sa restauration.

GASPARD DE COLIGNY

Gaspard II de Châtillon, comte de Coligny (1519-1572), amiral de France sous Henri II, est devenu un des chefs du parti huguenot après son adhésion à la Réforme en 1560. Il fut à ce titre assassiné chez lui dans la nuit du 23 au 24 août 1572, lors du tristement célèbre massacre de la Saint-Barthélémy. L’imposant monument qui lui fut élevé en 1889 au chevet du temple protestant de l’Oratoire du Louvre, face au musée, veille encore aujourd’hui sur les promeneurs de la rue de Rivoli. Plusieurs portraits ont gardé les traits de Coligny, la plupart exécutés à la suite de la paix d’Amboise, négociée avec Catherine de Médicis en 1563.

UN TABLEAU EMblématique

Sur celui de la Société de l’histoire du protestantisme français, l’amiral est, comme à l’habitude, représenté en buste, de trois-quarts, portant moustache et collier de barbe, et coiffé d’une toque. Mais il s’appuie sur son casque et porte une cuirasse que traverse une écharpe blanche. Blanche comme la couleur de raliement des protestants dès le début des guerres de religion, en 1562. Coligny pose donc ici en chef de guerre huguenot, probablement au cours de la troisième guerre de religion (1568-1570). Ce superbe portrait de grand format, à mi-corps, est d’une grande qualité d’exécution dans le modelé des chairs, le jeu de la lumière sur l’armure, les effets de transparence à travers l’écharpe. L’attitude ferme mais décontractée, le regard franc donnent une grande force au personnage. Dans la tradition du portrait de cour du XVIe siècle, l’œuvre n’est pas indigne de Clouet. Son intérêt est en outre renforcé par sa provenance. Le président de la SHPF en a en effet fait l’aquisition en 1877 d’un couvent de chartreux de Lyon ! Qu’un tel ordre catholique ait conservé, probablement à la suite du don d’un descendant de Coligny, le portrait d’un hérétique, ne peut que laisser songeur.

Vincent Lamouraux, élève conservateur du patrimoine à l’INP, spécialité musées

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