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La chapelle Notre-Dame de Bermont doit sa notoriété à la prédilection que lui accorda sainte Jeanne d’Arc. La patronne de la France venait y prier fréquemment et y aurait même mûri sa vocation. Cet édifice, de proportions modestes, s’élève, solitaire, sur un petit plateau boisé, à 3 km au nord de Domrémy sur la route de Vaucouleurs. Son origine remonterait au XIe ou au XIIe siècle. En 1263, les bénédictins de l’abbaye de Saint-Germain de Bourgueil, diocèse de Tours, qui étaient propriétaires de ce sanctuaire, le vendirent, ainsi que la maison adjacente, à Geoffroy de Bourlemont . Ce dernier donna par la suite Bermont, ses dépendances, ses rentes et revenus à l’hôpital voisin de Gerbonvaux, tenu alors par des Prémontrés, à charge d’y célébrer l’office divin trois fois par semaine. Le lieu devint bientôt un ermitage comme l’atteste la sépulture – située près de l’autel – d’un anachorète, décédé en 1583.

Le plan orienté de la chapelle est caractérisé par une nef unique d’une travée, entièrement reconstruite au XIXe s., prolongée par une abside carrée plus étroite et légèrement surélevée. L’ensemble compte en tout 13m de longueur. Le chœur date du XVe siècle. Il comporte encore quelques vestiges romans, tels que des retombées de nervures situées sur le flanc méridional, qui témoignent en faveur de l’hypothèse d’une fondation de l’édifice antérieure au XIIIe siècle. Le chevet est percé d’une fenêtre en arc brisé. Outre le porche d’entrée, deux portes ont été aménagées dans la chapelle : l’une sur le côté sud de la nef, l’autre, percée à gauche de l’autel, ouvre sur un petit cimetière clos de murs où repose Claude-Jean-Baptiste Sainsère, propriétaire et restaurateur de la chapelle sous la monarchie de Juillet. La voûte lambrissée est en berceau brisé. Dans le chœur, des traces de polychromie, de dates incertaines (XVe , XVIe , XVIIe s.), ont été mises au jour lors de travaux d ‘assainissement des murs. Un campanile couronne le pignon de l’entrée.  La cloche porte, en lettres gothiques, une inscription circulaire interrompue par une croix fleurdelisée. Cette chapelle, dont l’intérêt historique est certain, possède des statues de la Vierge et de saint Thiébaut ainsi qu’un Christ (classé Monument historique) au visage très expressif. Un bénitier disposé dans le mur sud du chœur complète cet ensemble.

Propriété du diocèse de Saint-Dié, la conservation de cette chapelle a été confiée à l’ « Association Notre-Dame de Bermont ». Pour les travaux de restauration de ce petit édifice, la Sauvegarde  de l’Art  Français  a accordé en 1996 une subvention de 50 000 F.

J.- Fr. D.

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