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L’église Saint-Paulin est située à proximité du hameau de Saint-Aubin, village anciennement fortifié et siège d’un fief. L’église, dont le gros œuvre est gothique (XVe siècle ?), a peut-être conservé des maçonneries plus anciennes. Son plan est simple, une nef rectangulaire terminée par un chevet polygonal. Elle n’a jamais été voûtée de pierre sauf le chevet ; les importants contreforts sur le côté nord ont été placés pour retenir le déversement des murs. Quatre fenêtres irrégulières et tardives éclairent la nef, deux au nord, deux au sud. Le retable du chœur est encadré par deux étroites ouvertures.

L’entrée unique est au sud, protégée par un auvent de charpente, dont le toit en appentis couvre les deux tiers du mur gouttereau de la nef. La porte elle-même, placée sous un linteau monolithique droit, est surmontée d’une pierre ornée d’un chrisme en faible relief, réemploi d’un décor primitif. En plus de ce portique méridional, le côté pittoresque extérieur est complété par la modeste sacristie, accrochée comme une excroissance rustique sur le côté sud-est du chœur, et par un clocher fait d’un simple étage en pan de bois et torchis sous toiture en pavillon de tuiles dans l’angle nord-ouest de la nef.

Le décor constitue l’intérêt principal de l’église. On notera, à l’extérieur, les traces d’une litre seigneuriale protégée en partie sous le porche. L’intérieur, dont le volume très simple est couvert d’une voûte lambrissée et surbaissée, est dominé par le grand Christ en croix du retable entre la Vierge et un saint Paulin évêque, le Christ en ronde-bosse, les deux saints en demi-relief de bois polychrome et doré. De part et d’autre de l’autel, les boiseries peintes sont scandées par des pilastres qui supportent une corniche avec des pots-à-feu et les profils en médaillons de la Vierge et du Christ. Des chutes de guirlandes soulignent la verticalité des pilastres, tandis que des médaillons centrés meublent les tableaux rectangulaires au-dessus des portes.

Sur intervention et apport financier des archevêques d’Auch, Mgr de Montillet, puis Mgr d’Apchon, avec la contribution du chapitre de Nogaro et de divers donateurs, tout cet ensemble de boiseries et de sculptures peint et doré a été réalisé dans le dernier quart du XVIIIe siècle. La chaire est contemporaine, de même que la balustrade peinte de la tribune qui laisse à penser que la même harmonie colorée se retrouvait sur les murs et les planchers du lambris voûté.

Pour le drainage, la remise en état de trois contreforts, la réfection de la toiture de l’auvent et de la sacristie, la Sauvegarde de l’Art français a accordé une aide de 6 860 € en 2002.

Ph. Ch.

 

Bibliographie :

Arch. dép. Gers, G6, fol. 57 ; G9, fol. 76.

Conservation des antiquités et objets d’art du Gers : dossier.

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