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Le village de Huilliécourt, qui a perdu les trois-quarts de sa population depuis le milieu du XIXe s., est situé dans le Bassigny, sur le versant gauche de la haute vallée de la Meuse. L’église, dédiée à saint Martin, est placée en contrebas du village et conserve la clôture de son ancien cimetière, où se remarquent encore une élégante croix en pierre de 1608, ainsi qu’une croix de mission en fer forgé de 1828.

Avant la Révolution, l’église dépendait du diocèse de Toul. Elle est mentionnée pour la première fois en 1166. Au siècle suivant, en 1254, son patronage fut donné à l’abbaye cistercienne voisine de Morimond par Sybille, femme de Barthélemy de Saint-Julien. De l’édifice du XIIIe s., aux élévations quasiment aveugles, subsistent l’abside et la travée de chœur supportant le clocher. Il est vraisemblable que celui-ci, auquel on accède par un étroit escalier à vis pris dans l’épaisseur du mur sud, ainsi que le comble de l’abside éclairé par une fenêtre à l’est, ont pu servir de refuge à la population villageoise en cas de troubles. La chapelle du Sépulcre, qui doit dater de la première moitié du XVIe s., est greffée sur la dernière travée de la nef. Celle-ci fut reconstruite, ainsi que la façade, en 1840 sur les plans de l’architecte chaumontais Charles-Silvestre Topin. Les travaux, qui furent réceptionnés en novembre 1841, coûtèrent 9 900 francs à la commune.

L’édifice est entièrement appareillé à l’extérieur (sauf la sacristie) en calcaire de moyen appareil, aux lits bien assisés sur le chœur et le clocher, plus irréguliers sur la nef et la façade. Le plan allongé comprend une nef de trois travées flanquée d’étroits bas-côtés, suivie d’un chœur de deux travées et d’une abside à trois pans. L’ensemble est voûté sur croisées d’ogives. Le décor sculpté est limité à la façade ; il comporte en particulier des chapiteaux sur les pilastres des angles, librement inspirés de modèles du XIIe siècle. Deux niches, encadrant le portail, abritent les statues de la Vierge à l’Enfant et de saint Martin.

Dans l’église, plusieurs éléments mobiliers méritent d’être signalés : la chaire de la fin du XVIIe s., le groupe de la Mise au Tombeau qui, sans avoir la qualité artistique de ses voisins de Joinville et de Chaumont, date pour l’essentiel du XVIe siècle.

La Sauvegarde de l’Art français a contribué, par un don de 5 000 € en 2012, à la réfection de la toiture en tuiles de la nef.

Xavier de Massary

Le projet en images