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Eglise Saint-Martin. Le bourg de Juigné s’élève sur un éperon rocheux au-dessus de la vallée de la Sarthe, à un peu moins d’un kilomètre en amont de Solesmes, sur la voie de passage d’Angers au Mans par Sablé. Juigné est construit le long d’une rue qui s’allonge du nord au sud et aboutit devant la façade occidentale de l’église et du château.

L’église Saint-Martin était un prieuré de la riche abbaye mancelle de la Couture : sa fondation date du début du XIIème siècle. L’église se compose d’une nef couverte d’une voûte lambrissée avec entraits apparents et d’un sanctuaire à chevet plat, sur lequel s’ouvre au nord une chapelle seigneuriale du XVIIe siècle. La nef et l’abside ont été très restaurées au XIXe siècle.

Le clocher à toiture en bâtière, généralement daté du XIIème s., est implanté au nord, entre la nef et la chapelle seigneuriale : sa haute silhouette sert de signal, non seulement pour le village mais pour la campagne avoisinante. Son appareil en petits moellons carrés est relativement rustique, malgré des chevronnières et des corniches en tuffeau ; il est comparable aux clochers des églises d’Asnières-sur-Vègre, de Parcé ou du Lion­d’Angers et a pu constituer un lieu de défense aux époques troublées de la fin du Moyen Age. En effet, on n’y accède qu’à partir de l’intérieur de l’édifice et il porte la trace sur ses faces ouest, nord et est de trois grands arcs de décharge remaniés au XIXe  s., qui prouvent qu’aucune ouverture n’avait été percée dans les étages bas du clocher et qu’elles ont été limitées à l’étage de la chambre des cloches.

L’orgueil de l’édifice, outre la hauteur de son clocher, est la qualité de son mobilier. L’abside est garnie d’un retable de 7,90 m de largeur qui passe pour l’un des plus beaux de la région, il date de la deuxième moitié du XVIIème siècle. Il est construit en belle pierre calcaire et en marbre noir veiné de blanc: entre deux paires de colonnes de marbre noir à chapiteaux composites en pierre, figure au centre une toile représentant l’apothéose de saint Martin, tandis que dans les niches latérales ont été placées les statues de saint Charles Borromée et de saint Yves. Au­dessus de l’entablement ont été placés des pots à feu et des figures de chérubins, conformément à l’iconographie habituelle des autels post-tridentins. L’autel-tombeau et le tabernacle sont en marbre veiné gris. La nef ouvre sur l’abside par une grande arcade, surmontée d’un mur aveugle; dans l’angle formé par les murs de la nef et le mur du chœur ont été placés, de chaque côté, des autels de pierre calcaire avec colonnes de marbre noir. L’église a conservé ses bancs anciens.

La Sauvegarde de l’Art Français a accordé  en 1997  une subvention de 80 000 F pour contribuer aux  travaux  de réfection  de la toiture  du clocher et à la  restauration  de sa  maçonnerie  qui avait  souffert d ‘infiltrations.

Fr. B.

 

Le projet en images