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Le village domine de ses 270 mètres le pays d’Astarac assez haut pour que, du parvis de l’église, on puisse apercevoir, certains jours, la chaîne des Pyrénées. La date de fondation

de ce bourg protégé par sa situation et jadis clos de murs n’est pas connue, mais l’on sait que le comte d’Astarac lui avait octroyé, en 1313, une charte de franchises. L’église est dédiée aux saints Abdon et Sennen, dont la tradition veut que, nés en Perse, ils aient été adoptés par l’église d’Occident en raison de leur apostolat  en Espagne et de leur martyre à Rome en 2542. Parmi les nombreuses vertus qui leur étaient attribuées, ils étaient reconnus pour leur intercession contre la grêle, fléau des vignes du sud-ouest ; ils étaient pour cette raison patrons des tonneliers. L’église a été construite à l’extrémité orientale de l’agglomération. Elle se compose d’une nef de trois travées, la première constituant la croisée du faux transept formé par les chapelles nord et sud ; la travée droite du chœur et l’abside à trois pans coupés se situent dans l’exact prolongement de la nef. Un clocher, sur plan carré, s’élève à l’ouest ; il est couronné d’une flèche de charpente couverte en ardoises. Une sacristie a été construite dans l’angle formé par le chœur et la chapelle nord. Peut-être commencée au XVe s., il semble que la construction  de l’église se soit poursuivie tout au long du XVIe s. : la dédicace eut lieu le 14 février 1548, deux jours après celle de la cathédrale d’Auch ; la clef de voûte  de la chapelle  nord  porte la date du 15 mai 1561; quant au clocher, il porte deux dates, 1568 (au-dessus de l’arc d’entrée) et 1589 (au-dessus d’une porte). On peut donc supposer que l’édifice a été construit d’est en ouest. Cette chronologie est confortée par la présence sur un chapiteau du sanctuaire de l’écu, antérieur à 1555, de la famille d’Astarac. Aussi il semble vraisemblable d’attribuer à Marthe d’Astarac, épouse de Gaston de Foix Grailly, les libéralités qui ont permis la construction de l’édifice. La flèche a été restaurée en 1748, puis en 1902. La cloche du XVIIIe s. fut remplacée en  1938.  L’ancien  porche  de  la  fin du XVIIIe s. fut démoli en 1874, malheureusement le nouveau porche en briques est d’une facture médiocre. L’ensemble de l’édifice est voûté sur croisées de briques; la large nef, sans collatéraux, comporte trois travées séparées par des doubleaux qui reposent sur des piles engagées par l’intermédiaire d’une imposte, ornée d’un décor végétal relativement simple. Aux mascarons, placés à la clef des arcs latéraux, aboutissent les arcs transversaux. Les deux chapelles, dédiées à saint Roch et à la Vierge, sont également voûtées ; dans la chapelle sud, les croisées d’ogives reposent sur des consoles ornées des symboles des quatre évangélistes ; dans la chapelle nord, la clef de voûte porte les monogrammes JHS, MAJHS. La nef communique avec le sanctuaire par l’intermédiaire d’un arc triomphal en plein cintre. Les pans coupés de l’abside sont éclairés par des fenêtres en arc brisé, à meneaux flamboyants. Au rez-de-chaussée du clocher subsistent les amorces d’une ancienne voûte à croisée d’ogives ; le premier étage n’est pas voûté, au deuxième niveau sont logées les cloches. L’auteur de la charpente est un certain Trouette. La pièce la plus intéressante du mobilier est une statue de Vierge à l’Enfant en bois doré, qui peut être datée du XVIIIe siècle. La commune avait effectué de 1979 à 1995 des travaux  importants sur le clocher, la toiture et la chapelle sud, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur. La Sauvegarde de l’Art français a accordé en 1999 une subvention de 40 000 F pour la charpente et la couverture de la chapelle nord et la sacristie avec les reprises de maçonnerie que nécessitaient ces travaux. Les contreforts ont été restaurés.

Fr. B.

Le projet en images