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L’évêque d’Auxerre, saint Vigile, donne la villa de Ladugium au monastère Notre-Dame-la-Dehors[1] en 680.

L’église paroissiale, dédiée à sainte Marie-Madeleine, est construite au milieu de la place du village. De l’extérieur, c’est un volume simple, uniforme, terminé par un chevet à trois pans et complété par un clocheton d’ardoises, cependant à l’intérieur de l’édifice, chœur et nef sont bien distincts.

La nef, à laquelle on accède en descendant trois marches et qui est couverte d’un plafond plat en bois, semble bien la partie la plus ancienne, généralement datée du XIIIe siècle. Les fenêtres qui l’éclairent (l’une d’elles du côté sud est moulurée d’un tore en arc brisé qui peut être gothique), comme les contreforts extérieurs, sont distribués tant au nord qu’au sud de façon irrégulière. Comme on le remarque assez souvent dans les églises rurales de la région, la base des murs gouttereaux s’élargit en un petit muret qui forme banc.

Le chœur a été construit au XVIe s., avec ses grandes arcades reposant sur des colonnes engagées sans chapiteaux et aux bases prismatiques. Le voûtement sur croisées d’ogives était prévu, comme le prouvent les arrachements des nervures et les formerets complets au haut des murs. Y a-t-il eu une interruption des travaux ou un accident entraînant une modification du couvrement ? Aujourd’hui le plafond de la nef se poursuit jusqu’à l’est. Les trois grandes fenêtres du chevet ont été bouchées aux deux tiers. Le chœur est nettement séparé de la partie occidentale par une clôture basse en pierre, qui est rythmée de pilastres et semble même faire partie du projet initial puisqu’elle est appareillée avec la colonne engagée du côté nord.

Enfin, toujours au XVIe s. (puisqu’on peut lire la date de 1554 sur le linteau du portail), on complète la nef par une façade occidentale en bel appareil calcaire, sur un soubassement de pierres ferrugineuses. Elle est rythmée par quatre contreforts et percée de deux portes : une petite au nord avec un linteau droit, la plus grande au centre avec un arc surbaissé mouluré et reposant sur des bases prismatiques. Sa hauteur était doublée par un remplage à lancettes, soufflets et mouchettes, aujourd’hui bouché et en partie masqué par une maçonnerie.

On remarque un retable (XVIIe s.), avec une peinture de sainte Marie-Madeleine, ainsi que des statues en pierre polychrome.

La commune a passé commande d’une étude de diagnostic à A. Leriche, architecte du Patrimoine : une première tranche de la restauration générale a permis la réfection de l’ensemble des toitures (nef, chœur et clocher) et la consolidation des soubassements des murs intérieurs de la nef. La Sauvegarde de l’Art français a versé en 2005 la somme de 8 000 €.

Lydwine Saulnier-Pernuit

 

Bibliographie :

  1. Quantin, Répertoire archéologique du département de l’Yonne, Paris, 1868, col. 124.
  2. Pignard-Péguet, Histoire de l’Yonne, Paris, 1913, p. 727-728 (réimpr. : Histoire des communes de l’Yonne, 01960, Péronnas, 1998).

[1] Dom Cottineau, Répertoire topo-bibliographique des abbayes et prieurés, t.I, Mâcon 1939, col 218 : « Auxerre », art. N.D. la Dehors.

Le projet en images