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Au contraire de Labéjan placé dans une position dominante, cet autre village du pays d’Astarac est situé dans la vallée de l’Arratz, au creux des collines environnantes, à 200 mètres au-dessous des ruines d’un château féodal, fief de la famille de Lamaguère. On sait que ce château passa en 1174 de Guilhem et Arnaud de Lamaguère à Géraud de Labarthe, archevêque d’Auch ; dès lors, il demeura parmi les biens des évêques d’Auch, avant d’être détruit, en 1573, par les Protestants. L’histoire de l’église est moins documentée que celle du château. Un procès-verbal, daté de 1726, nous renseigne sur son mauvais état à cette date et sur les réparations qu’il conviendrait d’effectuer. Des travaux de restauration furent exécutés en 1740. plusieurs types d’appareils dans la construction, petit ou moyen jusqu’à la mi-hauteur des murs, plus grand dans les parties hautes, ce qui permettrait d’avancer l’hypothèse d’un premier édifice construit au XIIe s., remanié au XVIe s. et réparé aux XVIIIe et XIXe siècles. L’édifice, de type roman, se compose d’une nef longue et étroite et d’une abside semi­ circulaire. Son élévation, treize mètres, paraît d’autant plus saisissante qu’elle n’est contrebutée par aucun contrefort. Son volume extérieur, qui ne manque pas de grandeur, se caractérise par un mur nu et lisse, percé d’un très petit nombre d’ouvertures, pour la plupart condamnées. Une génoise orne la partie haute du mur, sous la toiture de tuiles à faible pente. Une trame régulière de trous de boulins court sur l’ensemble de l’édifice. Un clocher à peigne, en très mauvais état de conservation, surmonte la façade occidentale, flanquée dans sa partie médiane du seul contrefort de l’édifice, assez large et épais pour faire office d’avant-corps : il monte de fond jusqu’au sommet du mur­ pignon. Il s’agit, peut-être, de l’un des dispositifs d’un ensemble plus complet de fortifications. Une très large fissure apparaît à l’angle sud-ouest de l’église. Au sud, deux fenêtres relativement étroites ont été percées dans la partie haute du mur, elles sont aujourd’hui bouchées ; plus bas, une ouverture, qui paraît récente, a été sans doute ajoutée pour donner à l’édifice un peu de lumière. Le chevet arrondi est percé d’une ouverture rectangulaire remaniée. Au nord, une étroite et haute fenêtre éclaire le sanctuaire ; une petite sacristie flanque le mur du chœur. Deux chrismes, depuis longtemps signalés et étudiés, ornent les deux portes qui donnent accès à l’édifice : l’un orne le linteau de la petite porte du sud, qui passe pour avoir été celle des « cagots » ou lépreux; l’autre a été gravé sur le tympan de la porte en plein cintre, percée à la base de l’épais contrefort de la façade occidentale. Les lettres, en relief de 0,02 cm s’inscrivent dans un cercle, accompagnées d’un alpha et d’un oméga. Ces chrismes sont à rapprocher de ceux des églises gersoises de Biran et de Flaran. Ainsi que le notait Marcel Durliat, dans le volume du Congrès archéologique de Gascogne, un nombre important d’églises gasconnes et pyrénéennes ont été timbrées de chrismes à l’époque romane. L’intérieur de l’église a été considérablement  transformé  au XIXe siècle. L’ensemble de l’édifice auparavant plafonné a été couvert de voûtes en plâtre. Une cloison a été élevée à quelques mètres de l’entrée occidentale : la chambre haute, qui correspondait à un refuge auquel on accédait par une échelle au revers de cette entrée, a malheureusement disparu lors de la suppression de l’ancien plafond, remplacé par la voûte de plâtre en anse de panier dont le départ se situe à un niveau un peu plus élevé. Il ne reste rien des peintures murales mentionnées dans quelques anciens rapports. En  raison de l’intérêt de l’édifice et de son état critique, la Sauvegarde  de  l’Art  français  a  accordé  en  1999  une  somme de 230 000 F pour les travaux de drainage, la réfection de la charpente et de la couverture du clocher et les reprises de maçonnerie dans les murs gouttereaux, nécessaires pour asseoir la nouvelle toiture.Fr. B.

Le projet en images